Annales des Mines (1899, série 9, volume 16) [Image 284]

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560 RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DU GRISOU

SUR L'EMPLOI DES EXPLOSIFS DE SURETÉ

aient introduit dans les mines, par leur emploi et leur maniement, une aggravation sensible de dangers pour

au charbon, dans les mines franchement grisouteuses ; on

le personnel. § 3. - DES RESTRICTIONS A L'EMPLOI DES EXPLOSIFS.

Les explosifs dits de sûreté ne donnent pas une sécurité absolue contre l'inflammation du grisou, mais simplement une sécurité relative. Les rapports originaires sur ces explosifs l'ont toujours reconnu ; la circulaire du 1" août 1890 l'a explicitement rappelé ; et, tomme ces rapports et cette circulaire l'avaient aussi indiqué, le danger croit avec la grandeur des charges. Dans cette ques-

tion des restrictions éventuelles au régime de 1890 deux points sont à distinguer : 1° la possibilité de l'interdiction totale de tout explosif ou la faculté de ne l'employer que dans des conditions très particulières, comme, par exemple,

après le poste, lorsque tout le personnel est sorti; 2° la limitation des charges. Malgré le régime établi en 1890, l'Administration a conservé le droit, et les Ingénieurs ont la faculté de proposer

d'interdire les explosifs, même de sûreté, dans le cas d'une mine grisouteuse qui offre des conditions d'aérage vicieuses ou dans laquelle le dégagement du grisou est trop abondant ; bien que rarement, l'Administration a effectivement usé de ces pouvoirs. Ailleurs ce sont les exploitants qui, d'eux-mêmes, dans des mines franchement grisouteuses, ont préféré renoncer

à l'emploi des explosifs de sûreté. Ainsi a-t-on fait à Blanzy, dans des quartiers franchement grisouteux; et une étude attentive de M. l'Ingénieur Champy l'a amené à évaluer à 0 fr. 25 par tonne l'accroissement du prix de revient qui en est résulté. A Lens et à Liévin, on a également renoncé à l'emploi de tout explosif pour le travail

ne s'y sert que d'aiguilles et de brise-roches. Les Ingénieurs du Pas-de-Calais font observer à ce sujet qu'avec les murs lamelleux et relativement tendres de ce district on pourrait effectivement se passer d'explosifs mais leur emploi est une nécessité avec des murs durs ; et tirer exclusivement la nuit peut être difficile. Cependant, à Anzin, dans les mines franchement grisouteuses, on ne tire les coups que le soir, après le départ du poste. Cette notion de sécurité relative conduit naturellement à l'idée de la limitation des charges. Les travaux, faits plus ou moins récemment à ce sujet à l'Étranger, sont d'ailleurs de nature à retenir l'attention. Tout d'abord, quelles sont les charges maxima d'explosifs détonants actuellement en usage en France, dans le travail courant?

Les charges les plus habituelles parmi celles déjà notables paraissent être de 240 à 300 grammes ; on ne dépasse guère 700 grammes dans les districts de SaintÉtienne, de l'Aveyron et de Blanzy ; c'est la charge qui correspond à la règle du bourrage de l'article 5 du règlement-type de 1890, 20 centimètres pour les premiers 100 grammes, plus 5 centimètres par 100 grammes en plus. Dans le Nord et le Pas-de-Calais on emploie, par coup

Dans les murs ordinaires de.... Dans les murs durs Dans les murs exceptionnels

240 à

300 grammes 800 à 1.000 4.500 à 2.000

et dans le percement des bowettes : Pour les coups d'empiettage.... Pour les coups d'élargissement.

800 à 1.500 grammes 400 à 1.000 --

C'est dans le G-ard, pour l'exploitation des couches minces et le sautage des murs, soit dans les traînages,