Annales des Mines (1899, série 9, volume 16) [Image 174]

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CONSTRUCTION DE LA GALERIE SOUTERRAINE

En '1873, la Société de Charbonnages, remarquant que, dans l'ensemble de ses concessions, le village de la Malle

était le point le plus rapproché du rivage de la mer, rechercha la possibilité d'y aboutir par ,une galerie d'écoulement partant .de Marseille, de 9 kilomètres de . longueur environ et pénétrant dans les couches de lignite.

Mais l'étude .des régions de la Malle donna des résultats

pou encourageants au point de vue de la richesse (.11.1 terrain à lignite,. et ce projet de tracé fut rejeté, sur les conclusions d'une étude faite par M. Villot. Dans un second mémoire, en date du 27 mars 1875, M. Villot étudiait les conditions de section et de pente à adopter pour la galerie que l'on songeait à utiliser aussi pour le sortage du charbon ; il concluait à l'exécution de deux galeries indépendantes et .,à pentes différentes, l'une pour l'écoulement de l'eau, l'autre pour la sortie des produits : la première .ayant une déclivité de. 1/2 à 1

la seconde, une pente de 3 millimètres environ.

Dès 1873, la Société des Bouches-du-Rhône 'avait saisi le préfet du département d'une demande en autorisation du percement de la galerie aboutissant à la Malle, puis avait abandonné cette Solution. Le 30 novembre. 1878,1a Société, qui avait fait étudier par M. Dieulafait, professeur à la Faculté des Sciences de Marseille, la coupe des terrains par un plan vertical passant par Faxe du futur tunnel, devant relier les mines

de Gardanne à Marseille dans la région du cap Janet, adressait au Ministère des Travaux publics un avantprojet de galerie avec chemin de fer souterrain, et sollicitait un décret d'utilité publique en autorisant l'exécution.

L'avant-projet comprenait deux tracés partant d'un même point aux minés .de Gardanne et aboutissant, pour

le premier, dans l'anse de la Madrague et près le cap Pinèle ; pour le second, près Saint-André, aussi sur le bord de la mer.

DES MINES DE GARDANNE A LA MER

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La. Société indiquait nettement sa préférence pour le premier projet, considéré comme plus rationnel au point do vue de l'arrivée du charbon à Marseille ; il fut définitivement adopté. L'affaire était lancée ; mais, outre qu'il fallut attendre la promulgation de la nouvelle loi sur les mines let 1880), elle eut à passer par la série des (27 juilformalités, administratives,

fort longue ici par suite de la situation de la galerie dans la zone frontière de dix années s'écoulèrent entre le dépôt du et près projet et l'octroi de l'autorisation. Le 7 août 1879, la

Société de Charbonnages avait adressé au Ministre un dossier complet, dans lequel elle ne conservait que le projet aujourd'hui en exécution. Le 21 mars 1889,1a Société de Charbonnages recevait notification, à Marseille, du décret déclarant d'utilité publique la construction de la galerie. Dans le courant du mois d'octobre de la même année, nous avions la douleur de perdre M. Biver. Décret du 28 'février 1889. Il ne me parait pas inutile de reproduire ici le texte du décret

et du cahier des

charges.

DÉCRET..

Art. 1.r. Est déclarée d'utilité publique la construction, entre la concession dès mines de lignite de Gardanne et la mer, d'une galerie souterraine et de ses dépendances, ladite galerie destinée à l'assèchement des mines de lignite appartenant à la Société des Charbonnages des 'jonches-du-Rhône, dans le bassin de Fuveau, et à l'établissement d'une voie ferrée. La présente déclaration d'utilité publique sera considérée comme non avenue, si les expropriations nécessaires pour l'exécution des travaux ne sont pas accomPlies dans un délai de trois ans, à partir de la date du présent décret. Art. La Société des Charbonnages est autorisée à exécuter