Annales des Mines (1899, série 9, volume 16) [Image 69]

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DANS LA REGION DE TEPLITZ ET DE B RÜX

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LES MOUVEMENTS DES EAUX SOUTERRAINES

Après l'accident du 6 août, on avait, en effet, jugé nécessaire de s'assurer, au moyen de sondages, s'il ne restait pas encore, dans les travaux abandonnés, des vides susceptibles d'amener des effondrements. Le sondage 25, ayant trouvé une semblable cavité de 9 mètres -de haut, on dut, pour la remplir - d!en haut, élargir -son diamètre et, à cet effet, retirer Momentanément le tubage. Le soir du-9 septembre, quand les tubes arrivèrent en remontant à la cote 178 (41 mètres de profondeur). où 'se trouvait un mince débit sableux dans l'argile-, on entendit subi-

tement l'eau, couler dans le sondage. Cet afflux d'eau n'ayant fait que s'accroître à l'intersection d'une autre couche sableuse, on essaya de redescendre les tubes ; mais

on ne put les faire pénétrer au-dessous de 62 mètres de profondeur. Après la catastrophe, le niveau de l'eau changea

brusquement, à diverses reprises, dans le trou de sonde, descendant un moment à 63 mètres au-dessous du sol, remontant ensuite à 30 mètres, puis retombant à 62 mètres le matin du 11 septembre, remontant encore à24 mètres à une heure de-. l'après-midi, -etc. Il est bien évident que c'est à ce déplacement des eaux que furent dus les effondrements. L'eau de la petite nappe sableuse à la cote 178, - qui devait avoir une communication quelconque avec la grande lentille sableuse de Brilx, s'était précipitée par le trou de sonde dans la cavité découverte à sa base, entraînant avec elle des sables, dont on put voir le frottement manifeste sur les parois: du tube, et il en était

résulté une série de mouvements tumultueux, de remous, -etc., dont les variations du niveau d'eau dans le sondage indiquèrent les phases à la surface. Le 13 septembre, on put remonter les tubes ; puis on redescendit le tubage élargi, et l'on obstrua la cavité en y faisant tomber 2.727 mètres cubes d'argile. Mais ce- n'était là qu'un remède local ; il fallait organiser, dans la mine, un système de défense général, et plu-

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sieurs procédés plus ou moins ingénieux furent alors proposés.

Le premier, qui finit par être adopté, consistait à remblayer entièrement les vides des vieux travaux et à établir des barrages dans les galeries de mine. Son seul inconvénient était le danger de laisser échapper quelque vide inaperçu; mais, par contre, c'était assurément le plan le plus pratique et le plus sûr. On avait eu également l'idée de maintenir les .eaux par un équilibre de pressions hydrostatiques en laissant remonterles eaux de mine dans les travaux Anna-Hilfsbau jusqu'au niveau des eaux emmagasinées dans le sable aquifère,

de manière à contrebalancer celles-ci par celles-là. Mais, outre qu'il eût fallu plusieurs années -pour atteindre cet

quilibre, les mines inondées eussent constitué, à leur tour,

Lin danger permanent pour d'autres Mines, dont elles ne sont séparées par aucune démarcation tranchée..

Enfin M. O. Smrecker, de Mannheim, avait proposé d'assécher artificiellement les lentilles de sable aquifère, qui alors auraient pris la ferme consistance dont elles témoignent à leurs affleureinents. Pour y arriver, il voulait d'abord, au moyen de' 55 sondages, reconnaître la disposition exacte de ces sables et leur système d'alimentation, puis pomper l'eau à travers des filtres appropriés pour retenir les sables. On repoussa cette proposition à rause des grandes dépenses qu'elle eût entraînées et surtout de la presque impossibilité de couper toutes les communications entre ces sables et les eaux de surface, qui les auraient imprégnées à nouveau. On se décida donc, comme nous l'avons indiqué plus haut, pour le- remblayage. Des sondages allèrent reconnaître les anciens travaux, dont on avait le plan et constater ceux où il restait un vide, afin d'y faite un bourrage en argile. En même temps, on renforça les barrages autour du puits ; mais, comme il restait, .entre le puits, et les.