Annales des Mines (1899, série 9, volume 16) [Image 61]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

-114

DANS LA RÉGION DE TEPLITZ ET DE BRÜX

LES. MOUVEMENTS DES EAUX SOUTERRAINES

la circulation hydrothermale souterraine, pour pouvoir en déterminer d'avance les points critiques ; il fut pres-

crit, notamment, aux exploitants de lignite de faire, de 50 mètres en 50 mètres, des sondages au mur de la couche et d'en tenir un registre, où seraient inscrites, avec leur température et leur débit, -toutes les venues d'eaux rencontrées ; un puits spécial, plus profond que tous les

autres, dut servir de centre aux mesures de défense. Enfin les propriétaires des sources se décidèrent à forer, Teplitz, un sondage de 500 mètres, dans l'espoir de trouver en profondeur/le filon originel des eaux et d'empêcher à tout jamais, par son captage, la communication de s'établir

entre lui et le terrain sédimentaire. Disons de suite que ce sondage n'obtint pas le résultat que l'on en attendait. Poursuivi jusqu'à. 352 'mètres de profondeur dans le por,

phyre quartzifère, malgré les difficultés résultant de la dureté de la roche et de la rencontre de diaclases kaelinisées, obliques au trou de sonde, il traversa ensuite un dyke

de phonolithe de 16 mètres, puis rentra encore, pendant 10 mètres, dans le porphyre et fut définitivement arrêté 386 mètres à la suite d'un accident de sondage (*). Pendant ce long travail, oh n'avait trouvé nettement de venue d'eau chaude qu'à 10 mètres de profondeur ; puisla température avait varié très irrégulièrement avec la profondeur : 48°,2 entre 55 et 73 mètres ; 47°,5 à 355 mètres ; 35° à 386 mètres, sans doute par suite de la rencontre à divers niveaux de veines chaudes inaperçues. Le niveau de l'eau dans le sonrrt

-dage s'établit, d'ailleurs, constamment en équilibre avec celui du puits de l'Urquelle : ce qui prouvait la communication par des fissures du porphyre. Ces diverses observations ont permis de conclure que l'eau thermale n'arrive pas par un réseau très complexe de diaclases ou même par (*) Ce sondage partait de la cote 211 et devait primitivement être poussé jusqu'à 500 Mètres de profondeur, soit 289 mètres au-dessous la mer.

de

115

une nappe continue, sur laquelle un sondage serait toujours à peu près sûr de tomber plus ou moins vite, rnais!

par- quelques très larges fractures, que le hasard seul 1 aurait pu faire recouper, et que, si elle S'épanche latéralement dans les fissures de la roche, c'est sons forme de veines secondaires, aussitôt refroidies par les eaux ,uperficielles. Cette existence d'un large chenal filonien,4

ouvert sur le passage des 'eaux thermales abondantes,' comme celles de Teplitz, est,. notons-le en passant, tout à fait. d'accord avec ce que nous ont fait supposer nos; propres observations sur des sources analogues, telles que Bourbon-l'Archambault, Evaux, etc. Postérieurement à ces travaux, fine troisième irruption. d'eau-se produisit au même point qu'en 1887, dans le même puits .Victorine, le 25 mai '1892: Ce jour-là, les venues d'eau augmentèrent progressivement jusqu'à 70 et 80 mètres cubes par minute., de manière que les pompes ne purent en être maîtresses. Le14 juillet,

l'eau atteignit dans la mine le niveau de 145 mètres, où s'était produite l'irruption de 1887, tandis qu'a la source de TePlitz elle descendait à -186. -En août, elle monta à l62 mètres, 'puis à 170m,68, tandis que les sourdes baissaient à 178,65. On supposa que le bétonnage, fait en 1887, -s'était trouvé partiellement en porte-à-faux sur un vide et avait fini par s'y affaisser localement en se brisant.

Cette fois, les conditions de la catastrophe parurent si obscures qu'on renonça presque al:espoir' de sauver l'une des deux parties intéressées. (Mine et source thermale) sans sacrifier l'autre (*). -Les propriétaires des sources s'opposaient à ce qu'on épuisât la mine jusqu'au -niveau

d'irruption, craignant que leur source ne descendit en même teriipS-- par un effet de drainage et qu'il ne fallût, (*)

11 était impossible d'aller atteindre, sans un travail spécial, le

point d'irruption, puisque le barrage de 1887 avait eu pour effet de le> bloquer.