Annales des Mines (1899, série 9, volume 16) [Image 17]

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LES MINES DU LAURION DANS L'ANTIQUITÉ

LES MINES DU LAURION DANS L'ANTIQUITÉ

claves, était versée par eux en mn pour venir remplir de nouveau le réservoir op. Ces appareils, dont les dimensions et le profil varient beaucoup suivant les endroits, et très probablement suivant les minerais à traiter, -sont toujours construits très soigneusement en maçonnerie, avec un revêtement de mortier imperméable de Om,02 à 0'140 d'épaisseur, recouvert à son tour par un enduit de ciment d'une dureté remarquable. L'approvisionnement d'eau était là, comme dans beaucoup de nos industries modernes, une grosse difficulté à vaincre. Les Athéniens avaient établi, à cet effet, une série de vastes citernes en maçonnerie, précédées chacune d'un petit bassin de décantation, on les eaux de pluie déposaient les terres et les graviers entraînés. Ces citernes,

ceux qui ont vu les quelques fours retrouvés au moment de la reprise récente des mines avant leur destruction et les hypothèses résultant de la composition des scories. M. Cordella a pu examiner quelques-uns des fours découverts, les uns sous les scories anciennes, d'autres sur celles-ci, provenant sans doute d'une période postérieure. C'étaient des fours à manche très peu élevés, de forme ronde et d'environ 1 mètre de diamètre, construits avec le micaschiste du Laurion et les trachytes réfractaires de Milo. On les flanquait de tuyères pour produire l'oxydation et on leur donnait, suivant Strabon, de hautes cheminées, afin d'obtenir la condensation des fumées argentifères. Le traitement devait se faire par réaction, comme dans la plupart des métallurgies primitives et procéder du Même principe que celui du bas-foyer carinthien. La présence de globules de galène empâtés dans les scories .prouve qu'on n'atteignait pas une température bien éle-

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d'un très beau travail, étaient revêtues d'un .épais enduit de ciment, arrondies aux angles et recouvertes d'un toit de

planches. On avait aussi ',créé des étangs artificiels en barrant des vallées. Enfin, l'on s'attachait à faire servir autant que possible constamment la même eau. Le choix des emplacements d'usines étant déterminé surtout par cette quéstion de l'eau, il n'est pas rare de voir, à la file les uns des autres, vingt ou trente ateliers dans le même ravin. La composition ordinaire d'un groupe comportait une

citerne et deux laveries ; parfois on allait jusqu'à six ou sept laveries, avec trois citernes. On a, en les parcourant, l'impression d'une série de petits ateliers distincts ayant dû appartenir chacun à un entrepreneur.

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vée.

Le combustible employé était le bois, ce qui amena rapi-

dement la destruction des forêts de pin du Laurion ; en outre, on ajoutait certainement des fondants, tels que la chaux et la fluorine, qui existaient dans le gisement même, mélangées au minerai, et dont l'expérience avait dû bientôt enseigner l'avantage.

Le travail donnait, en outre du plomb d'oeuvre, une scorie, dont la teneur en plomb n'était pas moindre de 10 p. 100. Dès le temps de Strabon, on eut l'idée d'en

Si l'on est très bien renseigné

reprendre une partie, et l'on descendit alors à 2 ou 3p. 100 de plomb; mais le retraitement des scories dans l'ensemble est surtout une ,. entreprise moderne, qui, commencée en 1864, dure encore aujourd'hui.

sur le travail des mines et sur la préparation mécanique au Laurion, on l'est beaucoup moins sur la métallurgie ; car il ne reste plus aujourd'hui aucun des fours employés, et l'on n'a pour guide que les descriptions sommaires de

- d) Coupellation. La coupellation, très exactement décrite par Pline, est une des opérations métallurgiques qui ont été le plus anciennement connues. Là découverte

c) Fours de fusion.