Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 203]

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L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

DANS LA RÉGION DE SAINT-ÉTIENNE

certainement des résultats beaucoup meilleurs si elles étaient réunies dans les mêmes mains. Les forges de

fabrication du matériel de guerre. Les frettes d'acier puddlé constituent déjà un très grand perfectionnement

Terrenoire, qui s'occupent seulement de fabriquer des fers ordinaires, sont peu intéressantes pour des métallurgistes dont l'unique souci est de livrer à la Guerre et à la Marine

pour l'artillerie de l'époque ; mais, dès qu'ils possèdent les

des produits de première qualité ; par contre, Pétin et Gaudet comprennent tout l'intérêt que présenterait une

l'Artillerie de la Marine adopte les tubes en acier pour ses

association avec les fils Jackson, dont les aciers au creuset

développe rapidement et aborde les bouches à feu de 16, de 19 et de 24 centimètres. Les progrès sont aussi importants dans l'art des blindages. Aux premières plaques de -12 centimètres forgées à Rive-de-Gier au pilon, succèdent bientôt, en 1858, les plaques laminées de Saint-Chamond. Immédiatement les blindages deviennent un facteur important dans l'industrie métallurgique ; on peut les produire en quantité presque illimitée, tandis qu'auparavant, malgré les: développements donnés aux ateliers de forgeage, les usines PétinGaudet et Marrel arrivaient à grand'peine à satisfaire les nombreuses demandes de notre Marine et des Marines étrangères. Entraînées par le mouvement métallurgique qui pousse

jouissent d'une réputation très justifiée. Une entente s'établit bientôt entre Pétin, Gaudet, Jackson frères et plusieurs autres .maîtres de forges des environs de Saint-Chamond et de Rive-de-Gier, et la nouvelle Société

(14 novembre 185) est constituée sous la raison sociale Jackson frères, Pain, Gaudet et Cie; Compagnie des hauts-fourneaux, forges et aciéries de la Marine et des Chemins de fer. Elle résulte de la fusion des Sociétés Jackson frères, H. Pétin, Gaudet et C", Neyrand, Thiollière, Bergeron et C", Parent, Shaken, Goldsmith et C1c.

Immédiatement, sous l'habile direction de Pétin et de Gaudet, les applications de l'acier fondu se multiplient.

De 1855 datent les premiers essais des 'aciers pour canons de fusil, et, en 1857, on remet au colonel Bertrand, directeur de la Manufacture de Saint-Étienne, des quan-

tités importantes de canons de fusils forés. En même temps, les usines d'Assailly livrent des cuirasses de cavalerie dont le poids est relativement très faible. On aborde aussi la fabrication des grosses pièces ; on tente pour la première fois la fabrication des tôles d'acier pour Chaudières, des essieux coudés de locomotive en acier fondu, des gros arbres en fer à trois coudes pour la Mariné., Les trois principales usines de la nouvelle Société sont

les forges de Rive-de-Gier, les- aciéries d'Assailly, les forges de Saint-Chamond. C'est à Saint-Chamond que sont accomplis les progrès les plus remarquables dans la

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aciéries d'Assailly, Pétin et Gaudet créent la fabrication des canons en acier fondu; et, lorsque, en 1865,

pièces de gros calibre, cette nouvelle fabrication se

tous les industriels de la région vers la fabrication de produits d'excellente qualité, les usines de Terreno ire entrent également en voie de transformation.

De 1839, date à laquelle l'ancienne Compagnie des Forges de la Loire et -de l'Isère a pris le nom de Compagnie des Fonderies et Forges de la Loire et de l'Ardèche, jusqu'en 1855, les forges de Terrenoire fabriquent exclusivement les fers de la qualité ordinaire du commerce,

et aucune tentative n'est faite pour améliorer cette fabrication. La Société fusionne alors avec celle de Bessèges, et, à partir de 1859, la raison sociale devient Compagnie

des Fonderies et Forges de Terrenoire, la Voulte et Bessèges. La nouvelle Société possède les usines de Terrenoire, de la Yonne, de Bessèges, les forges de Lorette