Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 193]

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L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

DANS LA RÉGION DE SAINT-ÉTIENNE

D'énormes réductions ont lieu également dans les frais .de main-d'oeuvre ; des perfectionnements dans l'outillage

permettent d'abord de fabriquer, avec la même Maind'oeuvre, une quantité plus grande. de produits, ensuite le prix de la main-d'oeuvre diminue considérablement. Lors de la création des usines, on n'y employait que des ouvriers .anglais travaillant huit heures par jour, et dont le salaire était fort élevé ; plus tard, on confie toute la: fabrication

à des ouvriers indigènes travaillant douze heures par jour, avec un salaire beaucoup moindre. La crise dont .souffre l'industrie des hauts-fourneaux à Saint-Étienne est d'ailleurs purement locale et n'atteint nullement les autres usines françaises. Au contraire, au point de vue commercial, les débouchés se mtiltiplient par suite du développement des industries qui exigent beaucoup de fer ; la Marine met en service des câbles en fer,

elle remplace les caisses à eau en bois par des caisses en tôle ; on commence même à construire des bateaux tout en fer. On prévoit que les canalisations des- usines à gaz et surtout les nouveaux moyens de roulage à larges bandes de fer et les chemins en fonte de fer vont exiger

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s'alimentent en minerai sont insuffisantes pour expliquer les pertes désastreuses qui amènent la ruine de la Société des Mines- de fer de Saint-Étienne. Sans doute, dans, les premières années, le prix de revient de la fonte, qui s'élève à 250 francs, est beaucoup plus élevé que celui prévu pat-de Gallois, mais toutes les dépenses sont loin d'être justifiées, et l'on supporte les conséquences de marchés de

minerais passés à des prix beaucoup trop onéreux. La cause de la crise résulte surtout d'une gestion imprudente de l'affaire et des pertes réalisées dans l'exploitation des mines de houille. On s'en aperçoit après 1829, lorsqu'une direction plus sage apporte dans la conduite- des hautsfourneaux des économies telles qu'on peut faire des bénéfices, malgré la baisse des prix qui se manifeste alors sur la fonte. Le chemin de fer de Lyon à Saint-Étienne. Les hautsfourneaux après 1830. Le chemin de fer de Lyon à Saint-Étienne vient également fort à propos modifier heu-

reusement les conditions économiques de S usines de la Loire. Déjà, avant 1820, dans ses voyages en Angleterre,

des quantités de métal que les anciennes usines seront

de Gallois a étudié les transports sur- chemin de roulement

impuissantes à produire. La loi de douane de 1822 contribue beaucoup au maintien des prix, qui sont alors beaucoup plus élevés en France que dans les pays...voisins. Les fers, qui coûtent en Angle-

en fer; il entraîne les industriels dans un grand mouvement pour la création de voies ferrées analogues, destinées à assurer les communications de Saint-Étienne avec

terre 250 francs la tonne et 350 francs dans les forges du Rhin, se vendent couramment en France 550 francs en 1824; leur prix atteint 700 francs en .826. Un rensemblable se manifeste d'ailleurs aussi sur les fontes, dont le prix de vente s'élève à 200 francs en 1824, à 240 francs en 1825 et à' 300 francs en jan-

groupe financier qui a déjà fourni les capitaux nécessaires à l'installation des aciéries de la Bérardière, que Beaunier

vier 1826. Au milieu de tels éléments de prospérité, les conditions difficiles dans lesquelles les 'hauts-fourneauk de la Loire

courant; ils sont portés par des coussinets en fonte de 3 kilogrammes, espacés de 1,13 d'axe en . axe et fixés sur des dés en pierre. Plus tard, en .1837, on leur subs-

chérissement

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la Loire et avec le Rhône. C'est en s'appuyant sur le construit la première ligne de chemin de fer en France, celle de Saint-Étienne à Andrézieux, sur la -Loire, qui, après avoir été concédée .en '1823, est inaugurée en '1828. Les rails sont en fonte ; ils pèsent 20"g,500 au mètre