Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 139]

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NOTE A LA COMMISSION DU GRISOU.

RECHERCHES CONCERNANT LES EXPLOSIFS DE SURETÉ 271

située à peu de distance et sur laquelle était déposé un

poursuivies en 1897 et 1898 à la poudrerie d'Esquerdes-

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-tas de poussière très inflammable.

-

Avec des charges de 300 grammes on n'a pas eu d'inflammation avec des grisoutines : 'grisoutine-couche, formée de 4,5 p. 100 de trinitronaphtaline et 95,5 p. 100 d'azotate d'ammoniaque (température de détonation, 1 .486°), grisounite-roche formée de 8,5 p. 100 de trini-

tronapthaline et 91,5 p. 100 d'azotate (température de détonation, 1 .891°) ; mais on a produit des flammes considérables (15 .à 20 mètres de longueur), avec la grisou-

tine-gomme (29,5 p. 100 de nitro-glycérine et 0,5 de coton azotique avec 70 p. 100 d'azotate .d'ammoniaque ; température de détonation, 1.870°) et avec l'explosif Favier à 12 p. 109 de binitronaphtaline (température de détonation, 2.139°).

Ces expériences, confirmant de tous points celles de Liévin; Montrent bien que c'est à juste titre- que les mine à .poussières inflammables sont assimilées, pour le tirage des coups de mine, aux mines grisouteuses par la réglementation française, la sécurité- en présence des poussières, comme avee le grisou seul, étant d'autant plus grande que la température de détonation- est plus basse.

et dont il vient d'être rendu copte dans un rapport dé

M. Sarrau, inséré aux Annales des Mines. Dans ces .essais on a cherché à réaliser des décompositions fusantes de ces explosifs, soit par l'affaiblissement des amorces, soit par la compression de la matière explosive, qui diminue son aptitude à la détonation ; la décomposition fusante a pu être obtenue par le premier procédé, mais sans jamais pouvoir être transformée en décomposition explosive. Des

résultats semblables ont été obtenus par une méthode différente, par M. Schmerber(*), en diminuant l'aptitude

à la détonation par l'accroissement de la proportion

d'azotate d'ammoniaque. Ces expériences prouvent, en résumé, que la décomposition fusante des explosifs à basse température de détonation peut se produire, très difficilement d'ailleurs, notamment sous l'action d'une amorce trop faible, mais que, dans aucun cas, elle ne se transforme en décomposition explosive, et que, par suite, le fonctionnement explosif des grisounites ne présente aucune particularité de nature à en restreindre l'emploi. BELGIQUE.

Enfin, à la suite de quelques accidents survenus dans l'emploi de grisounite-couche Faner (95,5 p. 100 d'azotate d'ammoniaque et 4,5 de. trinitronaphtaline) et attribués à des « explosions retardées », la Commission du grisou a entrepris l'étude des conditions dans lesquelles peuvent se produire les. ratés dans l'emploi de ces explosifs à très basse température' de détonation. Cette étude, commencée en 1896 ("), a donné lieu à des. expériences -(*) Accidents -survenus par suite d'explosion tardive de cartouches (le

griugmile. Rapport préenté à la Commission du grisou, par M. Sarrau, Ingénieur en.ebef des 'Poudres et Salpêtres, membre de l'Institut (Annales des Mines; IP série, t.

p,

Il n'a pas été fait d'essais des explosifs de sûreté par une Commission spéciale, mais seulement par les fabricants d'explosifs, notamment en 1890 à Marchienne, où d'intéressantes expériences ont été faites sur l'influence de la température extérieure et de la longueur du bourrage. Le règlement belge *du 13 décembre 1895 sur l'emploi des explosifs ne prescrit pas explicitement l'emploi des explosifs de sûreté et se contente de le recommander aux directeurs de mines grisouteuses. Leur usage s'est néanmoins rapidement propagé en Belgique, (*) Génie civil, 1898 : « Les explosions tardives s.