Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 87]

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166 LA LOI ANGLAISE DE 1896 SUR LES MINES DE HOUILLE

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marcher le ventilateur pendant une ou deux minutes pour que le mélange soit' complet. Des analyses faites au début des essais ont montré que la teneur du mélange ainsi

Faisons remarquer tout d'abord que ni le Secrétaire d'État, ni le Comité ne prennent l'initiative d'un essai. le plus souvent fabriC'est _à l'industriel intéressé, qu'incombe ce soin. cant ou débitant d'explosifs, doit payer .par essai L'essai n'est pas gratuit :

jamais inférieure à 9 1/2 p. 100. Cette approximation a

25 livres- (625 francs); Il n'existe pas, en Angleterre, de monopole des explosifs ;

fermé comprenant la cloche et la chambre et de faire

réalisé n'était jamais supérieure à 10 1 /2 p. 100, ni

été considérée comme suffisante. L'appareil ainsi préparé, on rapproche le -canon de la

chambre, et, au moyen d'un appareil électrique d'un type usité dans l'armée anglaise, on met le feu. S'il y a inflammation du mélange, le fulmicoton est brûlé ; sinon, il reste intact. Dans ces conditions, on tire 20 coups. S'il n'y a pas une seule inflammation, l'explosif (ou plutôt la cartouche) est accepté.

S'il y a deux inflammations ou plus, l'explosif est.

rejeté. S'il' y a une inflammation, on tire dix coups de plus une nouvelle inflammation fait rejeter l'explosif ; au cas oit il n'y a pas inflammation, on tire encore dix coups ; et, s'il y a zéro ou une inflammation, l'explosif est accepté, s'il y en a deux ou plus, il est refusé. Autrement dit, l'explosif ne doit pas donner plus de 5 inflammations sur 100 coups, l'épreuve étant de 20, 30 ou 40 coups suivant les cas. Notons, en outre, que la détonation incomplète fait rejeter un explosif au même titre que l'inflammation du mélange. Il nous reste à dire dans quelles conditions et en quelle quantité l'explosif doit être employé. C'est à ce point de vue que les expériences de Woolwich présentent un caractère tout spécial et particulièrement simple. C'est, enréalité, non pas l'explosif, mais la cartouche, ou mieux, la charge, qui est éprouvée, c'est-à-dire l'explo-

sif avec son enveloppe, et son détonateur s'il y a lieu.

mais, pour pouvoir être fabriqué et vendu, un explosif doit, au préalable (loi de 1875), être examiné et déclaré « licensable » ; c'est une- simple mesure de sécurité générale permettant .d'interdire la fabrication et le colportage des explosifs trop dangereux, pouvant s'enflammer trop facilement, 'etc. Il va sans dire dès lors que, pour qu'un explosif puisse être admis à subir les essais de Wootwich, il doit avant tout être sur la liste des explosifs autorisés. Cela étant, lorsqu'un industriel veut faire subir les essais à un explosif, il doit tout d'abord faire déterminer la' charge qui sera soumise à l'essai. Cette charge est déterminée au moyen de la méthode de Trauzl, c'est-à-dire en mesurant l'augmentation de volume produite dans un bloc de plomb. Les blocs de plomb employés sont des cylindres

de 0'1,30 de hauteur sur 0'°,30 de diamètre, percés d'un trou central 'de .28 millimètres de diamètre sur 186 millimètres de profondeur. La charge est recouverte de sable non bourré et, sur le tout, on place une lourde massé de métal. On est convenu de soumettre aux essais le poids d'explosif équivalent : 10 A 57 grammes de dynamite n°1 (à 75 p. 100 de nitro-

glycérine), s'il s'agit d'un explosif détonant

20 A 171 grammes de poudre à canon ordinaire, s'il s'agit d'un explosif du même genre, ou, en général, d'un explesif ne nécessitant pas l'emploi d'un détonateur. Le poids ainsi fixé, l'industriel doit fournir l'explosif sous forme d'une cartouche contenant ce poids, enveloppée

et amorcée comme il le juge convenable.