Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 44]

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80 MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS DES PYRÉNÉES

Le faciès général du dévonien n'est plus celui de la griotte classique des Pyrénées. Ce sont des calcaires dolomitiques ou amygdalins ; mais la localisation des minerais

de fer et de manganèse dans cet étage persiste encore (gisements de Palairac, de Valmigère, de Villardebelle). Le houiller (permo-carbonifère de M. Roussel) est formé de schistes noirs ou rouges et, à la partie supérieure,

de conglomérats, dé gratiwackes et de grès avec lits de houille.

Gisements de Durban et de Cascatel. - Dans la vallée de

la Berre, M. Viguier avait signalé, dans les terrains qui affleurent entre Villeneuve et Cascatel, des schistes noirs accompagnés de sphéroïdes aplatis et de nodules noirs arrondis de dimensions variables très pyriteux où se

trouvent des débris de fossiles, des grains de pyrites, des cristaux de gypse. J'ai retrouvé, en effet, dans le lit de la Berre, près du coude que fait cette rivière entre Durban et Villeneuve, les 'schistes noirs signalés par ce géologue.

MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS DES PYRÉNÉES 81

Méridien de Monthoumet. Cette région, très montagneuse, dénuée de chemins d'accès et éloignée des voies ferrées, ne présentait pas un intérêt assez immédiat pour être en ce moment l'objet d'une étude plus approfondie au point de vue de la teneur en phosphate de la couche au contact du dévonien. Il est à remarquer- aussi, ainsi que je l'ai

constaté dans la vallée de Luchon et dans la région de

l'Ariège qui avoisine immédiatement le Salat, que le faciès dolomitique de la griotte parait être un indice défavorable au point de vue de la richesse de la couche en phosphate. Cette présomption aurait besoin d'être vérifiée sur d'autres

points pour être admise comme un caractère permanent

j'ai tenu néanmoins à la signaler, car, aux environs du Salat notamment, l'appauvrissement en phosphate de la couche, si riche, cependant, de Las Cabesses, au voisinage d e la dolomie, est digne d'être noté. V

J'ai pu m'assurer, en suivant les affleurements dans les ravins voisins qu'il s'agit ici d'une couche de schiste charbonneux dépendant du terrain triasique qui forme_ une grande bande entre Durban et Allas. Cette couche ne vient au contact du dévonien que par suite d'un accident local. Elle ne présente d'ailleurs aucun intérêt au point de vue de l'acide phosphorique, ainsi que l'analyse sommaire le démontre. ANALYSE DES SCHISTES CHARBONNEUX DE DURBAN.

Perte à la calcination Acide phosphorique (dans les cendres) Acide phosphorique (rapporté à la matière première)

32.10 0.067 0.05

La formation permo-carbonifère est surtout développée

dans la partie occidentale des Corbières, à l'Ouest du

EMPLOI DES PHOSPHATES NOIRS.

On comprend aisément, d'après les explications que j'ai

données dans la deuxième partie de cette étude, au cours de

laquelle j'ai étudié la nature et la composition des phosphates pyrénéens, qu'ils se prêtent à la fois à leur transformation en superphosphates aussi bien qu'a leur emploi direct après simple mouture. Les nodules et les parties les plus riches du phosphate noir rubanné correspondent au premier dé ces emplois ; les phosphates à basse teneur conviennent au second. Transformation en superphosphates.- Les phosphates des Pyrénées étant caractérisés par l'absence de chaux libre exigent naturellement, Pour mettre en liberté l'acide Tome XV, 1899.