Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 276]

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NOTE SUR L'INDUSTRIE MINÉRALE AU JAPON

NOTE SUR L'INDUSTRIE MINÉRALE AU JAPON

que, la même année, les exportations de la seule soie

japonais ni aux îles Hawaï ni au Tonkin. En 1894, les chiffres des importations dans ces deux pays ont été res-

grège se sont élevées au chiffre énorme de 47.860.000 yens.

La culture du camphrier à Kiushu, celle du cotonnier dans tout le sud jouent également un rôle considérable. Parmi les industries proprement dites, les industries manufacturières sont seules importantes : celle des textiles

tient de beaucoup le premier rang. En 1895, la valeur des exportations de tissus de soie a dépassé 15 millions de yens. Comme chiffre d'exportation, les allumettes chimiques tiennent le second rang (4.670.000 yens) ; puis viennent les porcelaines et les cuivres manufacturés. Par contre, l'industrie métallurgique, celle qui consomme le plus de charbon, existe à peine au Japon, et le réseau des voies ferrées est encore peu développé (2.950 kilomètres en 1895). Les exportations de houille japonaise, Exportations.

.en 1895, se sont élevées à 1.844.815 tonnes. Dans ce nombre, on a compris la houille consommée par les bateaux

à vapeur qui font du charbon au Japon (468.747 tonne). Il reste donc, pour l'exportation proprement dite, 1 .376.0eS tonnes.

Voici comment ce tonnage s'est réparti entre les différents pays importateurs Hong-Kong Chine (Shan ghaï, Chefoo, Foutehéou).

Inde anglaise Hes Philippines États-Unis Sibérie Corée Canada

Hes de la Sonde Divers Total

606.287 tonnes 529.127 184.065 25.170 10.388 7.769 7.174 4.876 1.000 3.212

1.376.068

Il n'a été fait, en 1895, aucune importation de charbon

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pectivement de 2.800 et 2.580 tonnes. Les chiffres contenus dans le tableau qui précède n'offrent par eux-mêmes qu'un médiocre intérêt. Le point véritablement intéressant est de voir successivement, pour chaque marché, l'importance de la demande, les concurrents contre lesquels le charbon japonais a à lutter et les conditions dans lesquelles se présente la lutte. C'est par ce dernier point que nous commencerons. Les seuls charbons qui, à l'heure qu'il est, fassent une

concurrence sérieuse à la houille japonaise sont, d'une part, les charbons anglais, de l'autre, les charbons australiens. Ce n'est qu'a San-Francisco que les houilles de la Colombie britannique viennent en contact avec celles du Japon ; l'importation de ces dernières y est d'ailleurs négligeable. Quant aux charbons chinois, ils sont à peine exploités et presque uniquement pour la consommation locale ; nous en reparlerons tout à l'heure. Le charbon anglais qui vient en Extrême-Orient est très supérieur comme qualité aux charbons japonais. Des

essais faits sur des bateaux à vapeur Ont montré que, pour produire la puissance motrice créée par la combustion de 15 tonnes de Cardiff, il fallait brûler 18 tonnes de charbon de Miike, premier choix, ou 23 tonnes de Moji. Or, d'après une publication officielle du Gouvernement

japonais, les prix moyens des charbons à Singapore seraient les suivants (par tonne) Yens

Cardiff

11,90

MiiIce

9

Moji

6,5

Dans ces conditions, la dépense nécessaire pour la pro-

duction d'une même puissance serait de 11,,90 avec le