Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 150]

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ÉTUDE SUR CERTAINS ACIERS SPÉCIAUX

Les valeurs trouvées pour l'allongement à la rupture sont un peu plus faibles que les valeurs accusées par les

essais des petites barrettes de traction de 13"`,8 de

diamètre ; mais ce qu'il importe surtout de considérer, ce sont les variations des divers éléments sous l'action des traitements adoptés.

On reconnaît que le recuit au rouge cerise et la

trempe ont agi dans le même sens. Ces opérations ont abaissé d'une manière notable la limite d'élasticité.; elles ont également diminué, mais dans une moindre proportion, la charge de rupture. D'autre part,- elles ont considérablement augmenté l'allongement à la rupture et la striction. Contrairement à ce que faisaient prévoir nos

premiers essais de traction, l'influence du recuit a été supérieure à celle de la trempe ; il y a là, sans doute, une question de température de forgeage et, peut-être, de corroyage, que des expériences nombreuses permet-

traient seules d'élucider. Le re.cuii au rouge sombre a agi dans le même sens, mais moins énergiquement que le recuit au rouge cerise, sur la limite élastique et sur la charge à. la rupture ; mais il n'a pas augmenté sensiblement l'allongement. Indépendamment des résultats indiqués dans le tableau ci-dessus, nous avons pu relever pour chaque barre les allongements successifs sous des charges croissantes.

Les courbes ainsi déterminées sont figurées sur la Pl. V, fig. 13; on les a tracées en prenant pour abscisses les allongements p. 100, et pour ordonnées les charges par millimètre carré. L'aire comprise entre la courbe: ainsi définie, l'axe des absCisses -et l'ordonnée extrême représente la résistance vive de -rupture, c'est-à-dire la forcé vive néceSsaire pour amener larupttire par -choc à cet la- ,traction. C'est. préciSénient la faible: valeur dé des aciers durs

ordiélément qui condamne rapplication

à naires à la fabrication, des pièces mécaniques soumises

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des chocs ; l'examen des courbes que nous avons tracées fait, au contraire, ressortir la supériorité considérable 'que l'acier-nickel présente à .ce point de vue, même sur

l'acier doux, surtout après trempe ou recuit au rouge cerise. Après avoir été écrouie par une charge de 71 kilogrammes par millimètre carré et avoir subi un allongement permanent considérable, une barre d'acier-

nickel trempé de 45 millimètres de diamètre et de

325 millimètres de longueur a conservé une résistance

vive de rupture à la traction supérieure à celle d'une barre identique en acier doux sans écrouissage. Il convient de remarquer toutefois, à cet égard, qu'en raison de la valeur relativement faible de la striction prise par les barrettes d'acier-nickel, l'étendue de la région .rde la pièce qui travaille effectivement a beaucoup plus d'impor-

tance pour ce métal que pour l'acier doux, au point de vue de la résistance au choc. Essais de compression à la romaine Joëssel. Nous avons cherché à nous rendre compte de la résistance que présente le métal NC4 à la compression, et, dans ce but,

nous avons soumis à des pressions croissantes, sous le couteau de la romaine Joésel, de petites éprouvettes cylindriques de 5 millimètres de diamètre et de 9 millimètres de hauteur; à titre de comparaison, nous avons essayé dans les mêmes conditions une éprouvette en acier doux et une éprouvette en fonte. Nous avons pu déterminer assez approximativement la limite d'élasticité à la compression, en supprimant la charge au début de l'opération, aussitôt que nous avions relevé la réduction de longueur de l'éprouvette. La charge maxima à laquelle la machine nous permettait de faire travailler les éprouvettes n'était d'ailleurs que de 290 kilogrammes par millimètre carré; elle a été reconnue insuffisante pour ame-

ner la rupture des échantillons de métal NC4 et d'acier Tome XIV, 1898.

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