Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 109]

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EMPLOI DES SELS CUIVRIQUES

POUR L'ANALYSE DES FONTES ET ACIERS

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carbonique obtenu, suivant la méthode déjà connue d'

EMPLOI DES SELS CUIVRIQUES POUR

L'ANALYSE DES FONTES ET DES ACIERS Par MM. Ad. CARNOT et GOUTAL.

I. Dosage du carbone. Berzélius fut le premier a recommander l'emploi des sels de cuivre pour dissoudre le fer et laisser le carbone insoluble dans l'analyse de la fonte ; il conseilla de se servir d'une solution de bichlorure de cuivre sans acide libre ou d'une solution faite à équivalents égaux de sulfate de

cuivre et de chlorure de sodium, en opérant à froid et renouvelant une ou plusieurs fois la solution de sel de cuivre, jusqu'à ce qu'il ne se produise plus de dépôt de cuivre, soit à froid, soit à chaud, dans un intervalle de vingt-quatre heures ; le cuivre précipité doit être ensuite dissous par l'acide chlorhydrique et le bichlorure de cuivre ;

le dépôt contenant le carbone est reçu sur un filtre formé de mousse de platine disposé dans un tube, puis lavé à l'acide chlorhydrique et à l'eau (*). Pearse et, bientôt après, Creath se servirent du chlorure' double de cuivre et d'ammonium avec un peu d'acide' chlorhydrique pour isoler le Carbone de la fonte ou de l'acier et dosèrent le carbone en l'oxydant au moyen de l'acide chromique et de l'acide sulfurique et pesant l'acide R. FRÉSÉNIUS, Tr. d'anal chim. (*) BEra.Émus, Traité de Chimie; quant., p. 925 (traduction L. Gautier, 1891).

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)

Dudley reconnut que le chlorure double de cuivre et

d'ammonium, qu'on trouve dans le commerce, renferme un peu de matière organique, qui est précipitée par l'acide ajouté à la solution cuivrique et qui, S'ajoutant au dépôt de carbure, tend à exagérer la teneur en carbone de la fonte ou de l'acier. Blair trouva de son côté que l'emploi d'une solution acide fournit pour le carbone des nombres plus élevés que celui d'une solution neutre, et cela non seulement avec le chlorure double de cuivre d'ammonium du commerce, mais encore quand ce chlorure a été purifié par plusieurs cristallisations, ce qu'il expliqua en supposant que

la liqueur neutre, devenant un peu alcaline à un certain moment, dissout une quantité appréciable du carbone de la fonte, ou de l'acier. Il conseilla l'emploi du chlorure double de cuivre et de potassium avecaddition de 15 centimètres cubes d'acide chlorhydrique Pour 200 centimètres cubes de liqueur. On

devait empêcher ainsi tout dépôt de matière organique étrangère à l'acier et obtenir une attaque plus rapide sans perte de carbone (**).

Nous avons pensé qu'il était utile de vérifier l'exacti-

tude des résultats de ces essais ; en particulier, nous avons recherché avec soin, si la présence d'un excès d'acide aussi grand que celui qui .était conseillé n'entrainait aucune perte sensible de carbone. Nos premiers essais ont porté. sur deux fontes grises,

réduites à l'état de sable. Nous avons fait l'attaque par une solution de chlorure double .de cuivre et de potassium à 25 p. 100, à raison de 50 centimètres cubes par gramme de métal traité, en opérant sur 4 grammes.(*) Engin. and "'lining Journal, t. XXI et XXIII. New-York. (**)Chemical News, 1891, t. LXIV.