Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 25]

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LE BASSIN CRÉTAa DE FUVEKU 42 mène caractéristique des plis couchés ou 'des grands charriages. D'une part, il n'y a, comme je viens de le dire, pas

trace visible de pli couché, et, d'autre part, un pli couché qui aurait sa racine en ce point n'aurait dû produire ces étirements que dans le .flanc renversé ; par conséquent, sur ce seul indice, on peut prévoir qu'on est en présence de masses charriées, ou, en d'autres termes, que, s'il y a pli couché, la racine en est bien loin au sud. Sans insister davantage sur la structure du massif de

ce qui m'écarterait de mon sujet, je passe à l'examen de la faille (faille du Pilon-du-Roi), qui sépare la partie renversée' de la partie non -renversée. D'après ce caractère même, elle est facile à suivre sur le terrain, quoique en certains points elle mette en contact les dolo-

mies jurassiques de la bande de Mimet (zone e) avec celles du massif de l'Étoile. Elle se prolonge bien loin à l'ouest, et dans le tunnel de la Nerthe on a constaté que, jusqu'à 200 mètres de profondeur, son inclinaison moyenne est voisine de la verticale ; dans la tranchée, son inclinaison (vers le sud) est de plus de 45° ; enfin, à l'est, un tra-

vers-bancs des mines de Valdonne l'a recoupée un peu au-dessous du niveau de la mer; dans la galerie même la pente était de 65°; mais la pente moyenne, d'après l'affleurement à la surface, est de 35° environ. On voit donc que la faille a une inclinaison variable ; on peut retenir seulement que, dans l'ensemble, cette inclinaison est nettement accusée vers le sud ; en certains points elle se rapproche de celle que nous avons constatée pour la faille de la Diote. Ceci posé, d'oh peut venir la nappe de terrains renver-

sés ? Il est clair, qu'elle ne s'arrêtait pas brusquement à la ligne oh s'en terminent les affleurements ; il faut donc, pour venir à sa place actuelle, qu'elle ait passé, ou audessu3, ou au-dessous, de la d'aine de l'Étoile. Les deux hypothèses paraissent également invraisemblables ; l'une d'elles pourtant est nécessairement vraie.

LE BASSIN CR*.TACÉ DE FUVEAU

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J'avais rejeté d'abord sans discussion la seconde hypothèse; l'observation des faits m'y a ramené peu à peu et me

l'a en quelque sorte imposée. Je ne puis donner ici que le cadre de la démonstration, qui, pour être complète, exigerait une description des massifs voisins.

A l'ouest du chemin de fer de Septèmes, le trias de la zone d réparait en traînées discontinues qui vont peutêtre jusqu'au Rove ; sur tout ce parcours, c'est-à-dire sur plus de 12 kilomètres, ce trias est dans le voisinage immédiat du lias, ou même du trias, qui se montrent, de l'autre côté de la faille, à la base de la série .non renversée. A l'ouest de la ferme de la Candole (fig. 13), le trias

N, néocomien. no. 13. - Coupe près de la ferme de la Candole

ib., jurassique supérieur. j,, calcaires marneux (oxfordien, bathoF, faille du

Tr, trias. 1, lias. Men et bajocien). I. infralias

et l'infralias ne sont séparés que par une petite crête néocomienne (*); large à peine de quelques mètres. Si le trias de

l'Étoile est en place, il est séparé du trias de la série renversée Par toute l'épaisseur du jurassique, augmentée de celle de la série renversée ; c'est une différence de hauteur de près de '1.000 mètres. Il est invraisemblable qu'une faille de cette amplitude ramène avec une pareille persis- tance, au voisinage l'un de l'autre, deux trias si éloignés dans.la série verticale. A l'extrémité orientale du massif de l'Étoile auprès de (*) Ce néocomien ne m'a pas fourni de fossiles, et n'est déterminé que d'après son apparence lithologique. L'Ammonites fissicostalus, trouvé par M. Vasseur près de la tranchée du chemin de fer, dans des calcaires à, peu près semblables, peut jeter un doute sur cette détermination ; mais,

en tout cas, néoconnennes ou aptiennes, ce sont toujours des couches crétacées.