Annales des Mines (1898, série 9, volume 13) [Image 241]

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474 RECHERCHE ET EXPLOITATION DE L'OR EN GUYANE

sait maintenant qu'il est facile de passer du bassin de l'Approuague dans celui de la Crique Inini, grand affluent.

situé sur la- rive droite de l'Awa et débouchant dans .ce fleuve presqu'en face des territoires aurifères situés sur la rive hollandaise. C'était la route du ravitaillement par terre. Rush du Contesté. Un ex6de plus récent et qui, par son importance minière, autimt que par la question de droit international qu'il soulève, mérite 'd'être mentionné ici, est celui dit du (, Carsewène », nom du cours d'eau par lequel on se rend sur les gisements 'aurifères découverts récemment sur ce territoire. On sait qu'il est revendiqué à la fois par la France et par le Brésil et que le règlement de cette question est soumis en ce moment à l'arbitrage de M. le Président de la Confédération Helvétique.

A l'origine, la limite méridionale de la Guyane Française était formée -par les Amazones. Le traité d'Utrecht (11 Avril 1713), en réservant exclusivement au Portugal la navigation de ce fleuve, céda 4 la même puissance la pro-

priété des terres dites du Cap Nord, situées entre la rivière. des Amazones . et celle du Yapoc ou de VincentPinçon,, et fixa la limite des Guyanes Française. et Portugaise à la rivière de. Vincent-Pinçon. Depuis -1°1.S, la - détermination de cette limite a été un objet de contestation entre la France et le Portugal, la Cour de Lisbonne pré-

tendant confondre la rivière de. Yapon ou de VincentPinçon (qui a son embouchure près du Cap Nord vers 1°55'

de latitude Nord): avec la rivière d'Oyapok (qui la sienne près du cap d'Orange . par 4° 15' de latitude Nord et qui se trouve de. 200 kilomètres plus rapprochée de Cayenne que. la première). Le traité conclu à Madrid le 29 Septembre 1801 fixa la frontière. des 'deux colonies limitrophes à la rivière Carapanatuba, par 00 ,10' de latitude

Nord, et le traité d'Amiens, tout en reportant cette limite.

RUSH DU CONTESTÉ FRANCO-BRÉSILIEN

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-plus au Nord, lui fit suivre le cours de l'Araguari, dont l'embouchure est au Sud du Cap Nord par 0" 15' de latitude septentrionale. Quoi qu'il en soit, aux termes de l'article '107

du traité de Vienne (9 Juin 1815) et par une convention passée à Paris le 28 Août 1817 pour l'exécution provisoire des stipulations de cet article, la Guyane Française fut remise à la France jusqu'à l'Oyapok seulement, sauf

la décision qui est actuellement pendante devant l'arbitre qui a été indiqué' plus haut.

On trouvera à la Planche IX,

fig

.

2, un croquis d'en-

semble de la région aurifère du Territoire Contesté Franco-

Brésilien, que je dois à l'obligeance de M. Landes. Les instructions ministérielles que j'avais reçues m'enga-

geaient, pour éviter la possibilité de toute difficulté, à ne pas me rendre en personne sur ce Territoire, bien que la sécurité des gens y, soit complètement assurée et qu'on rencontre tous les jours à Cayenne des placériens qui vont et viennent librement du Contesté en Guyane Française, et réciproquement.

Les exploitations aurifères sans titre authentique dans' le Contesté sont d'ailleurs en décroissance notable depuis deux ans. L'absence de toute réglementation minière en

est la cause .principale, et, comme il n'est pas possible d'établir sur le Carsewène, .comme on l'avait fait sur le Maroni, une interdiction absolue de la navigation, il en résulte que le ravitaillement des placers par cette voie s'opère uniquement par des marchandises anglaises, américaines ou allemandes- au détriment des nôtres, puisque nous nous sommes interdits de faire dans ces contrées acte quelconque de souveraineté ou de police. Le commerce ,guyanais se plaint vivement, et à juste titre, de la situation qui lui est ainsi faite, et il est temps qu'un prompt arbitrage vienne régler définitivement cette question. Notions sur le Contesté Franco-Brésilien. Le Nord du Contesté Franco-Brésilien comprend plusieurs Tome XIII, 1898.

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