Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 312]

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616 NOTE SUR LES SOURCES MINÉRALES DE POUGUES

Jeanne-d'Arc et Saint-Léger, dont l'ordre est interverti; mais

il s'en faut d'une quantité de l'ordre des erreurs

d'analyse admissibles, et, de plus, il est évident qu'en ne Considérant que la distance géométrique à la faille, nous ne tenons pas compte de la distance réelle qui, au point de vue de la dissolution du calcaire, se mesurerait plus

exactement par le temps pendant lequel l'eau reste en contact avec le calcaire. La distance en est le facteur le plus important, mais non le seul. On le verra nettement plus loin, au sujet des trois niveaux de la source Alice actuelle.

Ainsi, il semble tout à fait démontré que les eaux de Pougues résultent du mélange de deux eaux d'origines différentes : l'une, gazeuse et principalement alcaline, probablement analogue aux eaux de Vichy, s'élève par la faille, et de là pénètre dans le calcaire qu'elle parcourt de l'est à l'ouest dans un réseau de fissures normales et parallèles à la grande fracture. Elle s'y charge peu à peu de bicarbonate de chaux, jusqu'à en contenir près de

quatre fois plus à la source Élisabeth qu'à la source Saint-Léon. Son origine est inconnue, mais certainement profonde et lointaine. L'autre vient des environs immédiats, des affleurements du calcaire ou des cassures remplies de sable qui

le mettent en communication avec la surface, et est exempte de sels dissous et de gaz. Elle dilue l'eau minérale proprement dite, diminue graduellement vers l'ouest la teneur en soude et combat l'accroissement de la teneur en chaux qui tend à se produire dans la même direction. Le mélange se fait en dehors des sources et des captages, dans le calcaire même, graduellement de l'est à l'ouest,

et ne saurait être évité. La cause en est dans la nature même du gisement. Quant au mode d'infiltration de ces eaux superficielles,

il est facile de le concevoir partout où les affleure-

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monts du. calcaire ou des cassures perméables qui communiquent avec lui se trouvent au-dessus du niveau statique des eaux minérales, les eaux pluviales y pénètrent en refoulant les eaux minérales. C'est ce qui a lieu, par exeMple, actuellement dans la cassure de la source Saint-Léger. On le voit milieux encore au sondage exécuté dans la propriété Bort: ce sondage; placé à peu de distance et à 9 mètres au-dessus des sources Massé et oit

l'eau se tenait autrefois au niveau du sol, est devenu, depuis le jaillissement de la Source Alice, un puits absorbant où le niveau se tient à plus de 7 mètres du sol et où disparaissent en peu d'instants des mètres cubes d'eau de pluie. Naturellenient, ces effets d'absorption des eaux superficielles, remarqués en maints endroits depuis 1891, sont plus étendus depuis que le jaillissement de la source Alice a abaissé partout le niveau statique des eaux minérales, agrandissant ainsi la zone oit le refou-

lement des eaux minérales par les eaux naturelles est possible, et accroissant aussi la vitesse de ce refoulement, mais ils n'en ont pas moins existé de tout temps. Pendant la période de perturbations qui suivit l'approfondissement de la source Alice, un assez grand nombre d'analyses furent faites. Pour la source Saint-Léger, où la quantité de gaz libre avait beaucoup diminué, la perte en sels dissous fut considérable. En juillet 1891, le résidu fixé à180° tombait déjà de 2,5, chiffre antérieur, à1,7,

soit une perte de 32 p. 100; en octobre, il atteignait le,20 ; le 1" novembre, il n'était plus que de O,80. Mais en même temps le débit diminuait graduellement à la prise d'embouteillage telle qu'elle était placée à cette époque, pour s'annuler précisément ce ler novembre. Or on observait dès cette époque qu'un appel effectué sur l'eau minérale, en abaissant le niveau de l'eau dans le puits, améliorait très rapidement la qualité de l'eau, tandis que là stagnation, l'élévation de la 'source à son