Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 309]

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610 NOTE SUR LES SOURCES MINÉRALES DE POUGUES

NOTE SUR LÉS SOURCES MINÉRALES DE POUGUES

Il résulte de là évidemment que, puisque la source Alice arrive au forage dans le calcaire à entroques, suivant la règle générale à Pougues, et puisque l'une au moins des nappes qui l'alimentent est en communication

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qu'elles contiennent ; au contraire, l'acide carbonique

immédiate avec la source Élisabeth, c'est que les sables de cette dernière source la mettent en communication directe

qu'elles renferment les rend aptes à dissoudre le carbonate de chaux dans leur circulation à travers les fissures de. cette roche. L'existence même de l'acide carbonique en quantités importantes prouve que ces eaux ne sont pas simplement des eaux d'infiltration se chargeant de

avec le calcaire. C'est donc d'une manière absolument

sels

générale que l'on peut dire que toutes les eaux de Fougues circulent dans ce calcaire, qui forme au-dessous de Pougues un niveau aquifère bien défini, mais suscep-

tible de fournir des débits très variables suivant

les

points : plusieurs, sondages (forages Trochereau, GuéTault, forage dans la propriété Bert) l'ont traversé sans y trouver d'eau minérale.

On doit se demander maintenant d'on viennent ces eaux et comment elles circulent dans le calcaire. C'est sur quoi l'étude de leur composition chimique va nous donner des renseignements précieux.

Régime antérieur à 1891.

Considérons d'abord

l'état du bassin avant le grand jaillissement de la source Alice en mars 1891, c'est-à-dire à peu près . son état naturel, car les forages antérieurs, de très faible débit, n'avaient pu agir que faiblement sur les conditions de venue au jour des eaux, tant comme débits que comme minéralisation. - Les eaux contiennent toutes, d'une part, une proportion

importante d'alcalis, principalement de soude, et accessoirement de potasse ; d'autre part, une quantité, analogue, généralement plus grande encore, de chaux, et .accessoirement de magnésie; un peu d'acides chlorhydrique et sulfurique, mais surtout un grand excès d'acide carbonique.

Il n'est pas douteux que ce n'est pas dans le calcaire à entroques que les eaux trouvent à dissoudre les alcalis

dans un trajet souterrain à travers les couches

jurassiques, mais qu'elles viennent, en partie du moins, d'une profondeur plus grande. L'origine volcanique du gaz

carbonique qui se dégage en tant de points du plateau central n'est pas douteuse. Il faut donc, au moins pour ce qui est des alcalis et de l'acide carbonique, admettre que c'est dans un trajet souterrain inconnu, à grande profondeur, dans des formations primitives ou volcaniques, que l'eau se minéralise en alcalis et se charge de gaz.

Il en est exactement de même à Vichy, par exemple, oh les eaux alcalines et gazeuses s'élèvent par des fractures à travers des couches tertiaires marneuses tout à fait analogues, comme consistance et comme imperméabilité, aux marnes jurassiques de Pougues, mais proviennent

sans aucun doute de terrains cristallins riches en alcalis. A Vichy,. pour continuer cette comparaison, les eaux jaillissent en certains :points directement des fractures (Grande-Grille, Puits Carré, Hôpital, Célestins) ; mais, en outre, rencontrant en divers niveaux des bancs de sable perméable intercalés dans les marnes, elles s'y répandent, et ces sables constituent ainsi des nappes aquifères très

régulières où un sondage placé en un point à peu près quelconque rencontre toujours l'eau minérale. Ces nappes

sableuses, bien que très perméables, sont en fait très complètement isolées des eaux superficielles, sans doute par l'effet même de la force ascensionnelle de l'eau

minérale et de la tension du gaz. De sorte que tous les sondages convenablement captés donnent des eaux exac-