Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 149]

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ÉTUDE SUR LES GÎTES MINÉRAUX DE LA CORSE

ÉTUDE SUR LES GÎTES MINÉRAUX DE LA CORSE

L'eau minérale sourd à la surface du granite granulaisaut qui constitue la masse des terrains environnants, qui en cet endroit sont recouverts sur 8 à 10 mètres d'épais-

lion qu'en donne Gueymard, sauf l'assimilation à Baracci,

seur par les alluvions de la petite rivière de Baracci. Autrefois il n'existait qu'un puits profond de 5 mètres, oit se rassemblait l'eau minérale plus ou moins boueuse qui filtrait à travers ces terrains d'alluvion. En 1886, on y a

construit un petit établissement et on a foré deux sondages jusqu'à la rencontre du granite à la profondeur de 10 mètres. L'eau minérale obtenue par ces sondages a une température de 47° ; le débit est d'environ 50 litres à la minute. Par contre, la température de l'eau de l'ancien puits de captage, distant de 8 mètres du sondage le plus rapproché, est tombée à 18°, et son volume a beaucoup diminué. On ne s'en sert plus que pour obtenir par mélange avec l'eau chaude la température convenable pour les bains.

Cette source est autorisée par arrêté ministériel du 25 août 1881. Tallano. Gueymard, qui a visité cette source en 1820182'l, en parle en ces termes

« Les eaux thermales du Tallano sont sur la rive gauche du Fiumicicoli, au bord du torrent. Elles (< sourdent dans un bassin en maçonnerie qui a 6 mètres (( de longueur, 2m,00 de large et 0'1,60 à 1 mètre de profondeur. « Ce bassin n'est point couvert, et, comme à Baracci,

« les malades se retirent sous des tentes de feuillage, l( après avoir passé une heure dans ces eaux thermales. Il n'y a ni maison, ni baraque, ni moyen de se procurer (( des provisions. Il faut emporter tout ce qui petit être (( nécessaire. Ces eaux ont 31° Réaumur. Elles laissent (( dégager, comme les précédentes, beaucoup d'hydrogène sulfuré. » Nous avons visité cette source en 1887, et la descrip((

s'y applique encore à la lettre. La température de cette « Caldane » est de 39 à 40°, et le débit d'environ 15 litres à la minute. Le terrain d'où elle sourd est constitué par un beau granite à feldspath rose ; c'est à 2 kilomètres environ au nord-est de cette source, près de la pointe Campolaccia, que se trouve le gisement de la diorite orbiculaire. Les autres sources sulfureuses dont il nous reste à parler sont situées sur le versant oriental. Dans le lit de la rivière du Travo il existe Travo. deux petites sources minérales sulfureuses non captées, et où. l'eau est, selon toute vraisemblance, mélangée d'eau d'infiltration. Elle est, malgré cela, un peu chaude et dépose en abondance de la barégine. Nul doute qu'elle ne soit de même nature que celle des sources de Pietrapola, situées à 7 kilomètres plus au nord. L'une de ces sources a son point d'émergence sur la rive droite du Travo tout à fait au bord de la rivière, un peu au-dessus du hameau de Corlo ; elle sourd au contact de la granulite et des schistes éocènes qui les recouvrent. Il exiSte en outre tout au voisinage de ce point un filon de porphyre pétrosiliceux assez important.

La seconde est située un peu plus haut, toujours au bord du Travo, à quelques centaines de mètres en aval

de son confluent avec le ruisseau de Thisa ; elle sort de la granulite, qui, là, n'est plus recouverte par les formations éocènes.

Nous terminerons la série des eaux sulfurées sodiques chaudes par la description des sources de Pietrapola, qui sont, parmi les plus belles et les plus Pietrapola.

fréquentées de la Corse. Si l'on en croit Gueymard, :qui a fait de ces bains une description pittoresque, laquelle ne correspond plus tout à fait à la vérité, par suite de aménagements apportés