Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 61]

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REMARQUES ET EXPÉRIENCES U4 .et par heure qu'il y a lieu d'estimer le taux moyen de la

condensation.

Supposons ce chiffre applicable au tuyau de communication supérieur mnp de la chaudière de Montreuil : il se

condensait donc dans ce tuyau 1,4 kg de Vapeur par heure, soit par seconde 0,39 g, correspondant à un volume de 94 cm3 de vapeur sous la pression de 7 kg :cm2, et à un volume d'eau de 0,4 cm3 environ. S'il n'y avait eu ni étranglement dans le système des

tuyaux, ni perturbation dans le fonctionnement de la chaudière, le mouvement des fluides dans le sens mnp, dansé par cette condensation, n'aurait sans doute pas engendré une perte de charge capable de modifier d'une manière sensible le niveau de l'eau.dans le tube de verre. Mais, pour expliquer les faits relatés par le chauffeur (le Montreuil, ce n'est pas ainsi qu'il faut se représenter les choses. Nous avons vu qu'un étranglement suffisamment fort du

tuyau ?nnp peut relever le niveau de l'eau dans le tube de verre d'une quantité quelconque au-dessus du niveau réel. Comme hypothèse extrême, une obstruction com-

plète en m fait rapidement monter le niveau de l'eau jusqU'à emplir de liquide tout le système. Ceci suppose, -bien entendu, -qtte l'extrémité y du tuyau inférieur plonge dans l'eau. Or, faisons cette même hypothèse extrême d'une obstruction Cemplète en m, mais en supposant que, par suite d'un Manque d'eau (ou de l'existence d'un ciel de vapeur dans le bouilleur), l'extrémité y du tuyau de communication inférieur plonge dans la vapeur. Imaginons qti'à un

certain instant il n'y ait que de la vapeur dans tout l'en-semble mnprstuv, et voyons, à partir de cet instant; Ce qui va se passer. La vapeur contenue dans nmp se condensant, il se fait un appel de vapeur dans le sens vutsr, tel que le tube de

A L'OCCASION D'UN MANQUE D'EAU

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verre est traversé de bas en haut par 94 cm3 de vapeur à la seconde. En même temps, l'eau provenant de la condensation s'écoule dans le sens mnpr, et au point r, existe un étranglement, il faut, pour qu'un régime s'établisse, que cette eau passe de haut en bas, à raison de.

0,39 cm3 par seconde, pendant qu'un volume 240 fois plus grand de vapeur surgit de bas en haut. La vitesse ascen-

dante de la vapeur est 120 cm par seconde dans le tube de verre (94: 0,785), mais elle est beaucoup plus grande au passage de l'étranglement r. On conçoit que l'eau repoussée et brassée par cette vapeur ne franchisse. l'étranglement que par intermittences, et, ayant besoin d'une certaine charge pour forcer le passage, s'accumule sur une hauteur notable au-dessus du point r. Un phénomène analogue doit se produire aussi dans la partie verticale pn, du tuyau de cuivre, au-dessus de l'étranglement. existant en p. Quant an tuyau inférieur rstuv, on peut;\ supposer que l'eau qui parvient à franchir le passager et

celle qui se forme par condensation dans ce tuyau inférieur. lui-même s'écoulent, en sens inverse de l'ascension de la

vapeur, sans que les mouvemerts s'y contrarient sensiblement, sauf peut-être dans une certaine mesure au-dessus du coude t.

Il est possible que; dans l'hypothèse où nous nous sommes placés, celle d'une obstruction totale en m, il ne puisse s'établir aucun régime avant que le tube de verre soit complètement plein. Si tel est le cas, c'est qu'il n'y avait pas lieu d'aller jusqu'à cette hypothèse extrême, et qu'il faut supposer, par exemple, qu'il existe seulement en m un étranglement. Dans cette nouvelle hypothèse, partons, comme ci-dessus, d'un instant où de la vapeur seule emplit le système depuis m jusqu'en y. Dans les premiers instants qui suivent, la vapeur appelée dans mn par la condensation trouve un chemin plus facile par vutsy

qu'a travers l'étranglement in et le tuyau mn; les choses