Annales des Mines (1897, série 9, volume 11) [Image 183]

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NOTIÇE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX

ture, M. Massie,u établit, par un calcul simple, une équation dont les deux membres sont des différentielles exactes et de laquelle il déduit une fonction, indépendante de toute hypothèse, qu'il appelle fonction caractéristique du corps considéré, parce qu'elle renferme implicitement toutes les prepriétés thermodynamiques de ce corps. Elle peut servir

en effet à exprimer, soit par elle-même, soit par des dérivées partielles, la pression subie par le corps .ou son volume (suivant les -variables indépendantes que l'on a prises), l'entropie ou fonction de Clausius, l'énergie interne; puis, par des calculs un peu moins simples, les deux cha-

leurs spécifiques, l'une à pression constante, l'autre à volume constant, les deux coefficients de dilatation à pression et à volume constants, le coefficient de compressibilité. M. Massieu applique ensuite sa théorie aux gaz parfaits,

qui suivent les lois de Mariotte et de Gay-Lussac, aux vapeurs saturées, puis aux vapeurs surchauffées.

Pour les gaz parfaits, il ne découvre naturellement aucune propriété nouvelle, puisque les propriétés de ces corps sont précisément utilisées pour établir les expressions

complètes des principes fondamentaux de la thermodynamique.

Pour les vapeurs saturées, il retrouve également, par une analyse élégante, des formules déjà connues et notamment celle qui permet de calculer la densité de la vapeur saturée sèche sous diverses pressions à l'aide des données

expérimentales de Regnault. Son but, dans cette analyse, est de montrer la simplicité et la généralité de sa méthode. En ce qui concerne la vapeur surchauffée, les éléments

d'incertitude abondent, puisque la seule donnée expérimentale que l'on possède pour déterminer la fonction caractéristique, qui est la valeur de la chaleur spécifique de la vapeur d'eau, varie avec la température et avec la

DE M. MA SSIEU

359 pression. L'auteur établit d'abord ses formules en dehors de toute hypothèse ; mais, pour les traduire en nombres, il est bien obligé de faire diverses suppositions. Il admet en premier lieu que la chaleur spécifique de la

vapeur d'eau est constante et que sa valeur est égale au chiffre trouvé par Regnault dans des conditions déterminées, ce qui revient à assimiler sous ce rapport les vapeurs à un gaz parfait. C'est là une supposition parfaitement acceptable pour la pratique, si on ne tient pas à une très grande rigueur. Or, l'industrie ne cherche pas à obtenir de fortes surchauffes, et c'est avec raison, car, ainsi que M. Massieu

le fait voir théoriquement, elles seraient peu utiles dans les machines à vapeur disposées comme celles dont on se sert. L'avantage à peu près unique qu'elles procurent, c'est de réduire les pertes thermiques dues à la condensation dans le cylindre. Il suffit d'une faible

quantité de chaleur,

employée à surchauffer la vapeur admise, pour obtenir une réduction relativement importante dans la dépense de cette vapeur. Dans une seconde hypothèse, l'auteur représente la chaleur spécifique par une formule à trois coefficients, qu'il est possible de calculer à l'aide de la loi connue des tensions maxima. Seulement, comme cette loi n'a pas un assez grand caractère de généralité, puisque l'intégrale contenue dans la formule qui la traduit est prise entre deux limites particulières, qui sont la température de saturation et une température infinie, on comprend qu'elle ne peut donner la forme d'une fonction, mais seulement la valeur numérique de certains coefficients. Cette seconde hypothèse fournit cependant des résultats beaucoup plus approchés que ceux qu'on obtient avec la précédente, on la chaleur spécifique est regardée comme constante, et elle doit lui être préférée lorsque les surchauffes deviennent un peu considérables. Tome XI, 1897.

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