Annales des Mines (1896, série 9, volume 10) [Image 195]

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SUR UN MODE PARTICULIER D'AVARIES

LE LONG' DES RIVURES DE CHAUDIERES

un bâillement entre les deux tôles. La fig. 12 indique la dispositiori prise ainsi par l'assemblage ; ce croquis est double, parce qu'on a voulu représenter les deux rivures droite et gauche du bouilleur, auxquelles on a supposé une même constitution (*) On remarquera que la facette

ligne a, maintenue, d'autre part, par la rivure comme par un encastrement, la tôle A ne pouvait que tendre à se

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fissurer comme .le montre le croquis de la rivure de droite.

On s'explique donc aisément que des criques se soient

amorcées là dès la construction. Elles se sont ensuite aggravées peu à peu, par l'effet des flexions auxquelles est sujet le voisinage des rivures, et par celui des contractions et des dilatations inégales. Il est à remarquer que, de toutes les parties d'une chaudière à bouilleurs, c'est ravant des bouilleurs qui voit le plus directement le feu, qui subit les températures les plus élevées ; il est spécialement exposé. aux alternatives tantôt de chauffage intense, tantôt de refroidissement par les bouffées d'air qui s'en-

gouffrent dans le foyer lors des chargements ; actions capables de fatiguer d'autant plus les rivures longitudinales que la demi-virole inférieure est plus énergiquement chauffée et se dilate plus que l'autre, comme l'indiquent ces mouvements bien connus des têtes de bouilleurs, qui FIG. 12.

ab est oblique, par rapport à la surface de la tôle A, de sorte que l'application .du matoir le long de cette facette avait. eu pour conséquence de repousser fortement la tôle A et de la forcer à reculer, pour ainsi dire, de toute la quantité correspondant à l'emplacement du bec et du beiillement. Repoussée ainsi le -long de la (*) On voit sur chacune des deux moitiés de ce croquis un tracé pointillé, dont la signification est la suivante. D'après l'ensemble des constatations faites sur la chaudière avariée, il-y a lieu de présumer que le bouilleur n'était pas rigoureusement circulaire, mais que son diamètre vertical était plus grand que son diamètre horizontal. Sur un dessin d'ensemble où toute la section du bouilleur serait représentée, les traits pointillés correspondraient à une forme régulièrement circulaire de la pièce ; et le dessin montre, à une échelle approximative, de combien devait se trouver réduit, par rapport à cette forme circulaire, le diamètre horizontal.

s'abaissent quand le générateur est mis en chômage et se relèvent à la mise en feu. Il est donc naturel que des amorces de criques, 'dues tout d'abord à des causes qui ne sont pas exclusivement spéciales aux -viroles antérieures des bouilleurs, se développent particulièrement le long des rivures de ces viroles ; -d'on l'uniformité d'emplacement des avaries que nous étudions.

A Boulogne, ce développement des criques a été lent,

et. la chaudière a sauté huit ans après sa mise. en ser, vice, sans qu'aucune circonstance spéciale paraisse avoir hâté le dénouement, ni qu'aucune fente préalable ait donné l'alarme.

Il en a été autrement à Quincy. La chaudière n'avait guère que trois ans d'âge. Dès septembre 1894, deux ans

après sa mise en service, une première cassure s'était révélée, non au bouilleur qui devait plus tard .causer l'acci-