Annales des Mines (1896, série 9, volume 10) [Image 101]

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SUR LES VARIATIONS OBSERVÉES

DANS LA COMPOSITION DES PHOSPHATES

Un calcaire peu consistant; blanc ou jaunâtre, un peu phosphaté, appelé tuffeau. de Ciply, recouvre le poudingue de la Malogne et complète cette formation, que l'on a d'abord considérée comme appartenant à l'étage danien, mais que sa faune a fait, plus récemment, rattacher à l'étage sénonien, dont elle formerait la partie tout

de gites de phosphates et visitant. celui de Beauval,

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à fait supérieure. Au dessous se place, encore dans le sénonien supérieur, la 'craie à Belemnitella mucronata et, plus bas, la craie à Belemnitella quadrata, qui, l'une et l'autre, -font partie du sénonien supérieur de l'Artois et de la Picardie. Le sénonien inférieur, dans la même région, est formé par l'assise de la craie à illicraster coran guinum et par l'assise inférieure à Micras ter cortestudinarium. C'est à la base de l'assise à Belemnitella quadrata que .se trouve la craie phosphatée du Nord de la France, sur laquelle nous allons maintenant fixer notre attention.

recueillit et fit analyser ces sables ; on y trouva près de 70 p. 100 de phosphate tribasique de chaux. Dès lors, l'exploitation en devait être des plus avantageuses. Aussitôt que cette découverte fut divulguée, un grand nombre de sondages furent entrepris de tous côtés, et une sorte de fièvre s'empara du pays. On reconnut une série de gisements non seulement dans la Somme, mais aussi dans l'Oise et le Pas-de-Calais. Les sables phosphatés sont contenus dans des poches plus.

ou moins régulières de la craie, ordinairement en forme d'entonnoirs, qu'ils remplissent quelquefois, mais dont, plus souvent, ils tapissent les parois. Ils sont recouverts presque partout par une argile rougeâtre, chargée de silex assez volumineux, désignée dans le pays sous le nom de bief à silex, qui paraît provenir de la dissolution, à l'époque

tertiaire, des portions calcaires de la craie argileuse avec

La première observation sur la craie phosphatée de Beauval (Somme) fut faite en 1849, par M. Buteux, qui la signala de nouveau, en 1862, en circonscrivant le gisement dans une carte géologique de la Somnie.

silex, qui surmontait la craie à Belemnitella qundrata. Cette argile a comblé les entonnoirs, nivelé le terrain et a été recouverte par les limons et la terre végétale.

M. de Mercey, qui avait déjà étudié une formation semblable à Hardivilliers (Oise), fit remarquer l'identité des deux gîtes, en 1863, et y insista de nouveau, en 1867, en rappelant que la craie phosphatée de Beauval était susceptible d'exploitation. Mais on ignorait encore la nature et l'importance de masses sableuses, qui avaient été exploitées depuis un

gîtes de sables riches, qu'ils proviennent du remaniement de la craie phosphatée. L'action dissolvante des eaux de

temps immémorial et employées, soit dans la construction, soit dans la céramique, pour donner aux briques une patine violette estimée dans le pays (*). En mai 1886, M. Merle, géologue, étant à la recherche

des couches crayeuses. Ces remaniements paraissent s'être

Il

résulte de toutes les observations faites sur les

surface, plus ou moins chargées d'acide carbonique s'exerçant plus. énergiquement sur le carbonate de chaux que sur le phosphate, a produit un enrichissement de la

matière phosphatée, qui a rempli les dépressions de la craie et les poches ou entonnoirs provenant de l'érosion produits vers la même époque que les phénomènes qui

ont donné lieu au dépôt de l'argile rouge ou bief à silex.

Ruant à la craie phosphatée elle-même, avec ses grains (*) Rapports des ingénieurs des Mines, en 1887. Statistique de l'industrie minérale, 1888.

de phosphate disséminés dans la masse crayeuse, les observations des géologues qui l'ont le mieux étudiée per-