Annales des Mines (1896, série 9, volume 10) [Image 100]

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SUR LES VARIATIONS OBSERVÉES

DANS LA COMPOSITION DES PHOSPHATES

On trouve dans le département do 2° Turonien. ,la Sarthe des nodules verdâtres, intercalés au milieu de couches sableuses de l'étage turonien; mais ils n'ont pas été trouvés assez riches pour faire l'objet d'une exploita-

dans les Ardennes et la Sarthe, un lit de nodules phosphatés, mais qui s'est montré trop irrégulier pour être

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tion:

Il en est de même dans le département des Ardennes, où l'on trouve, à la base du turonien, dans les marnes à .Belemnites plenus de Maure (arrondissement de Vouziers) un niveau de nodules phosphatés. M. Cayeux a eu l'obli-

geance de me remettre deux échantillons de cette provenance : un nodule irrégulier (LXXIII) et un coprolithe de Macropoma Mantelli (LXXIV). L'essai a donné 020,,

LXXIII. LXXIV.

24,68 32,04

Fi

4,86 2,75

0,96 0,96

1,93 2,86

Dans le département du Nord, le turonien présente, à sa partie supérieure, en contact avec l'assise à Micraster cortestudinarium du sénonien,- une assise de calcaire dur, empâtant des nodules phosphatés. Un nodule de cette couche (LXXV) a été recueilli par M. Cayeux à Lezennes, près de Lille ; il a montré la composition suivante Phosphate de -chaux Fluorure de calcium Carbonate de chaux Alumine, oxyde de fer Silice, argile Eau et matières organiques

20,30 1,05 65,23 2,90 3,30 6,80

99,58 p2oe,

LXXV

3° Sénonien.

9,30

FI

0,83

FI

0,61

A la base- de l'étage sénonien ou craie

blanche on a trouvé, en quelques endroits, notamment

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exploité.

Les assises supérieures, au contraire, renferment, dans le nord de la France et en Belgique, des gîtes d'une excep-

tionnelle richesse, qui ont, pour un temps, par le bruit fait autour d'eux, éclipsé tous les autres gîtes français et belges. Ils ont été découverts les uns dans le Hainaut, en 1874,- les autres dans la Picardie et l'Artois, en 1886. J'insisterai particulièrement sur les derniers ; mais je commencerai par donner quelques indications sur les phosphates de Belgique, dont la connaissance a facilité l'étude des phosphates du nord de la France. Le gîte très important de Mesvin et Ciply, près de Mons,

fut découvert, en 1874, par MM. Cornet et Briart. Il consiste en une masse de craie brunâtre, grossière, peu cohérente, stratifiée en bancs réguliers, qui, sur une hau-

teur de 5 à 12 mètres, contient une multitude de petits grains bruns arrondis, ne dépassant pas la grosseur d'une tête d'épingle. Ces grains sont constitués par du phosphate et du carbonate de chaux avec oxyde de fer et matière organique

ils forment souvent 75 p. 100 de la craie brune, dont la teneur en phosphate tribasique est ordinairement comprise entre 25 et 30 p. 100. Cette craie brune phosphatée de Ciply est recouverte, sur une épaisseur variable; par un cailloutis à nodules phosphatés brunâtres et ciment calcaire, qu'on a appelé poudingue de la Malogne. Ce poudingue remplit les poches* qui existent à la partie supérieure de la craie brune ; certaines poches sont pleines d'un sable brun, assez ferrugineux, tenant 60 p. 100 de phosphate tribasique, produit d'un enrichissement local par les eaux, analogue à celui qui sera signalé à Beauval, Orville, etc.