Annales des Mines (1896, série 9, volume 10) [Image 51]

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DE LA SPÉLÉOLOGIE

APPLICATIONS GÉOLOGIQUES

l'argile ne sont plus in situ : ils auront été arrachés de leur place primitive et mêlés avec l'argile. Les eaux seules ont pu opérer ce transport. Je crois donc que la Blue-John-Mine a primitivement reçu, dans ses cassures préexistantes, le dépôt de lafluorine émanée des profondeurs du globe, conjointement avec le toadstone et les filons de plomb du voisinage, et qu'ensuite des infiltrations (*), plus abondantes sans doute que

celles de nos jours, auront de haut en bas remanié et bouleversé ce dépôt, tandis qu'elles agrandissaient en cavernes et abîmes les fissures où il s'était effectué (**). Mais il paraît impossible de savoir au juste si ces eaux de remaniement ont emporté du minerai de plomb en ne laissant subsister que sa gangue (au moins pour partie), ou si, au contraire, les fentes de Blue-John-Mine n'ont jamais reçu d'autres émanations que celles de la fluorine

naturelles du sol, les filons métallifères et les eaux souterraines d'infiltration.

Telles sont les observations que j'ai faites dans les trois principales cavernes de Castleton ; elles n'ont pas été suffisamment approfondies, et il y reste encore bien des

recherches à exécuter. Il doit en être de même dans

toutes les autres grottes et pertes des environs, qui attendent, de la part des spéléologues anglais, des investigations perfectionnées, comme celles exécutées, depuis

dix ans, en Autriche et en France.

LISTE CHRONOLOGIQUE DES PRINCIPAUX OUVRAGES ET MÉMOIRES CONTENANT DES INFORMATIONS

et de la barytine (***).

SUR

On voit, en somme, que l'exploration complète et raisonnée de Blue-John-Mine serait d'un haut intérêt pour les géologues et les minéralogistes, en raison des complexes relations qui s'y sont manifestées entre les fissures (*) Au contraire, les auteurs de la Geology of North-Derbyshire supposent que les pipes ont été formées originairement par l'action de l'eau ; que, celle-ci ayant trouvé une autre issue, la pipe s'est remplie, au moins partiellement, de minéral ; mais que, dans bien des cas, l'eau revenant dans son ancien canal, le contenu minéral fut sapé à sa base et dut

s'ébouler en masse confuse (op, cit., p. 122). Il me parait inutile d'imaginer ainsi trois phases dans le rôle de l'eau ; la première et la seconde n'ont pas dû se produire. Boyd-Dawkins (Cave-Hunting, p.

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dit aussi que les filons ont rempli des cavités formées par l'eau courante. (*") FAasY (op, cit., p. 264, 258, 261) -cite d'autres mines plombifères du Derbyshire où l'on a rencontré des cavernes naturelles : OrchardPipe, à Winster ; Placket-Pipe, ibid. ; Golcunda.-Pipe, près Hopton ; Knowle's on Mason-Hill, à Matlock ; Merlin's Mine, à Eyarn ; BagshawCavern, à Bradwell ; etc.. etc.

(*"*) MAWE (op. cit., p. 72) dit cependant que, dans la terre de la caverne, se rencontrent des nodules de minerais de plomb, appelés

minerais pomme de terre.

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LES CAVERNES, MINES ET EAUX SOUTERRAINES DU DERBYSHIRE

1734.

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of Derbyshire; in-4., Londres. J.-L. LLOYD and KING, An account of Eldon Hole, 1772. Philosophical transactions of the Royal Society, t. LXI, p. 250. J.-J. FERBER, Versuch &lier oryctographie von Der1776. byshire; in-8., Mytau (et Paris, 1790). 1783. W. BaAy, Sketch of a tour into Derbyshire and Yorkshire ; in-8., Londres, 2. édit., 402 p. (1re édit. en 1777). J. PILKINGTON, A view of the present state of Derby1789. shire; 2 vol. in-8., 2e édit. en 1803. 1795.

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