Annales des Mines (1896, série 9, volume 10) [Image 38]

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APPLICATIONS GÉOI,OGIQUES

DE LA SPÉLÉOLOGIE

sins étaient à peu près vides, ott du moins plus bas de

l'administration forestière, aux peu clairvoyants pâtres et cultivateurs qu'il faudrait inspirer le respect de l'arbre des lois sévères pourront seules y parvenir.

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0'n,75 à 1'1,50 qu'en 1888, 1889, 1890 et 1892. Jamais on ne les avait vus aussi réduits. Cela tient à ce que l'année 1895 a été très sèche et qu'aucune neige n'est to'mbée pendant l'hiver 1895-1896 sur le Causse Noir. Le suintement des voûtes était presque complètement arrêté le 4 avri11896. L'évaporation est donc active dans les caVernes. A la même époque, toutes les citernes du Causse Méjêan étaient vides, et les habitants (levaient descendre chercher leur eau dans les vallées. Tout ce qui précède établit suffisamment que l'infiltration des eaux superficielles est, en général, assez rapide

Trop-pleins et sources temporaires.

Les crues de

rivières souterraines, dont je viens de fournir des exemples, donnent la clef du fonctionnement de ces sources tempo-. raires qu'on ne voit jaillir qu'après les grandes pluies hors de cavernes la plupart du temps -à sec ; j'ai pénétré dans un grand nombre de ces trop-pleins, presque tous anciens

déver,soirs de courants jadis beaucoup plus importants,

à travers les fissures du calcaire et que les cavernes s'emplissent et_ se vident plus vite qu'on ne pourrait le croire ; pour accroître leur efficacité comme réservoirs et régulateurs des eaux souterraines, il faudrait donc ralen-

aujourd'hui déchus, et plus bas enfouis dans le sol ; tous se ressemblent,-depuis la caverne d'Ingleborough, en Angleterre, jusqu'à celle de la Rjeka, au Monténégro ; depuis la grotte de Saint-Gery (la Bonnette, Tarn-et-Garonne) jusqu'au Kephalovrysi (source) de Beriicovi (Péloponèse).

tir l'infiltration.

Chacun mène, après. un plus ou moins long trajet, aux cours

Le moyen est bien connu ; il consiste Reboisement. à reconstituer le sol végétal par le reboisement. Mais ce n'est pas ici qu'il faut une fois de plus insister sur les désastreux effets de la destruction des forêts, ni sur le danger du lent et progressif desséchement de la terre. Innombrables sont les preuves dé ce desséchement : dis-

parition ou diminution de sources, officiellement constatées petitesse des canaux souterdepuis un siècle environ;

rains actuels, comparés à ceux des anciennes rivières

souterraines abandonnées (à la Piuka, par exemple) ; délaissement complet par l'eau souterraine d'aqueducs naturels aussi immenses que celui de la grotte de Saintetc., etc. (*). Ce Marcel d'Ardèche, par exemple ; Annales des Mines que ces n'est pas aux lecteurs des vérités doivent être répétées; c'est, aux adversaires de série, (*) V. DELESSE, Bulletin de la Société de géologie de France, 2°

t. XIX (4 novembre 1861), p. 81 (Diminution de Veau superficielle); - MARTEL, Les Abîmes, p. 220, 553.

actuels de ruisseaux souterrains et aux siphons qui les entravent. Ce sont les soupapes de sûreté des inondations souterraines. Parfois nous avons pu circuler pendant des sécheresses dans de vrais *siphons désamorcés (source

de l'Ecluse, Ardèche ;

Rjeka du Monténégro ;

source des Douze, Lozère ; le Boundoulaou, Aveyron; Grotte du Sergent, Hérault ; de l'Aluech, Aveyron ; ---,source il-de-la-Don (Lot), exploré par M. Rupin ; du Liron, trop-plein du Lez (Hérault), exploré par M. Twight, etc., etc.). Parmi les -plus curieux de ces trop-pleins sont certainement ceux de la Bonnette et de l'Oule (Lot). A la source de la Bonnette, l'eau ne Sort plus à l'étiage, par la

caverne, mais 15 à 20 mètres au dessous, par un étroit canal impénétrable ; l'ancien déversoir ne fonctionne plus que très rarement, après les très fortes chutes de pluie expliquent le plan et la coupe de la Pl. I (fig 3 et Quant suffisamment le fonctionnement de cette source. .