Annales des Mines (1896, série 9, volume 10) [Image 10]

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APPLICATIONS GÉOLOGIQUES

i2 dépens des seules diaclases dans des roches point ou à II)E LA SPÉLÉOLOGIE

La nécessité de bien distinguer les plans de stratification des fentes qui traversent les bancs, saute aux yeux dans des cavernes comme Bramabiau, Adelsberg, Padirac, etc. Très généralement, en effet, il s'est formé entre les strates « des galeries basses ou tunnels, où la largeur l'emporte sur la hauteur, et dans les diaclases des allées longues, étroites et élevées » (Abîmes, p. 196).

peine stratifiées (dolomies des Causses, etc.). Je me suis trouvé moi-même si souvent embarrassé, par cette confusion, dans les descriptions à faire, que j'ai fini par appliquer uniquement le terme de joints aux plans de stratification, en adoptant pour toutes les autres cassures

Bien plus, il y a des cavernes (comme la Recca de SaintCanzian par exemple) et surtout des abîmes, creusés aux

M. Daubrée. Cela m'a paru si commode, et si conforme à la disposition des cavités explorées, que je proposerai

c'est-à-dire composés de couches superposées et séparées à la manière des assises d'un tour par des joints nets et bien tranchés (Notice sur les puits artésiens, Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1835, p. 203).

les noms et la subdivision des lithoclases, créés par d'opposer tout à fait aux diaclases les joints de stratification. Observation faite que ces joints, en principe horizontaux, sont souvent, par suite de dislocations postérieures

Pour lui, les joints semblent bien être les plans de stratification. Le géologue irlandais Kinahan distingue dans les roches stratifiées trois sortes de fentes ou joints : 1° Les joints mineurs, locaux, limités à. une ou quelques strates; 2° les joints majeurs, qui recoupent toutes les strates ; 3° les lignes de joints (joint Unes), ou plans de stratifica-

à la sédimentation, fortement redressés sur l'horizon (à Han-sur-Lesse, Adelsberg, etc. Les Abîmes, p. 429, 438, 442, .447, etc.), parfois même jusqu'à la verticale

Londres, Trubner, 1875, in-8^, p. 13 et 20).

times, etc.; Les Abîmes, p. 417) ; et qu'en conséquence il est inutile et impraticable de chercher un caractère distinctif (comme l'a fait à tort Viollet-le-Duc pour les monuments) dans l'horizontalité ou la verticalité des joints de stratification.

tion (Valleys and their relations to fissures, fractures and faillis; M. Daubrée a éclairci la question : « Les cassures des roches ont reçu, en général, le nom de joints, adopté par les géologues anglais ; ce nom, emprunté à l'architecture, oit il désigne les plans suivant les-

quels on a assemblé les assises d'une construction, parait inexact lorsqu'il s'agit, au contraire, de faces de rupture... Les joints sont plus petits que les failles, auxquelles ils se rattachent parfois et dont ils sont congénères » (Études de géologie expérimentale, p. 300-306, 325, 333, 351). Et il a proposé les très heureux ternies généraux de lithoclases et de diaclases. Le seul inconvénient de cette classification c'est qu'en déclarant que <, les diaclases traversent les plans stratifiés » (Eaux souterraines, t. I, p. 133), M. Daubrée semble adopter pour les joints mineurs de Kinahan la définition de Viollet-le-Duc (intervalles latéraux), à l'encontre de celle d'Arago; de plus, il ne donne pas de nom aux plans de stratification. M. Édouard Dupont s'en est aperçu en ces termes : « Les diaclases sont des fentes à travers bancs, qui n'interrompent pas la continuité du plan de ceux-ci »; .. elles divisent les masses calcaires en grands parailélipipèdes, par leur combinaison croisée avec un troisième plan, gui est fourni par la stratification (Les phénomènes des cavernes, Annales de la Société belge de géologie, t. VII, 1893, p. 14). De même, M. de Lapparent: « Les joints ou diaclases peuvent résul-

ter soit du retrait de la roche par dessiccation, soit des mouvements

en masse du terrain, et

il

s'y ajoute les fentes horizontales que

peuvent engendrer les lits de stratification » (DE LAPPARENT, Leçons de géographie physique, p. 85).

(gouffres du Ragas, Var ;

de

Caussols, Alpes-Mari-

Ceci posé, tout ce Rôle capital des fissures du sol. que j'ai vu sous terre, dans plus de trois cents abîmes, cavernes et sources, confirme absolument cette notion générale,. fort bien exposée par Desnoyers (mémoire cité), que les fissures du sol, dues tant aux grandes dislocations

dynamiques de l'écorce terrestre qu'aux effets plus restreints de rupture par dessiccation, retrait ou compression des roches elles-mêmes, ont été les directrices générales des cavités. C'est ce qu'on a pris l'habitude d'appeler les lignes de moindre résistance. M. Daubrée a formulé une loi des plus justes en disant que « le premier rôle revient aux cassures souterraines » (Eaux souterraines, I, p. 299). Les cavernes de Bramabiau (Gard ; V. ci-après), Miremont