Annales des Mines (1896, série 9, volume 9) [Image 316]

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DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES

DE M. DAUBRÉE

observations et enrichissant les Annales des Mines, le

Bulletin de la Société géologique de France

les Comptes Rendus de l'Académie de notices variées, remplies de constatations nouvelles. Un -volume consacré à la .description géologique et minéralogique du département du Bas-Rhin complète et réunit tontes ces données ; c'est --et

un des documents les plus précieux dont la science fran-

çaise ait doté l'Alsace. Alors une ère nouvelle -s'ouvre pour le jeune ingénieur. Appelé à professer dans la chaire de minéralogie et de géologie de la Faculté de Strasbourg, il vivifie son enseignement par des expériences à

jamais mémorables sur la reproduction des oxydes de titane et d'étain au moyen de la décomposition des bichlo-

rures par la vapeur d'eau. Pour la première fois, les

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soin des collections et les nécessités' du professorat constituent de lourdes charges ; on pouvait craindre. qu'il n'en résultât un certain arrêt dans les travaux personnels -du professeur. M. Daubrée a pu suffire à ces tâches variées et poursuivre en même temps ses recherches ,propres. Tous les minéralogistes ont admiré ses études suries zéolithes des sources thermales de Plombières et de Luxeuil.. Au Muséum,. il a réuni, déterminé et classé une large collection de météorites. Enfin, il y a peu d'années encore, un ouvrage considérable, qu'il a. fait paraître sur la circulation

des eaux souterraines, a été traduit dans toutes les langues des -grands États -de l'Europe.

Peu de géologues français ont joui à l'étranger d'une notoriété comparable à la sienne. En France, les différents

fourneaux d'un laboratoire fournissent des cristaux de cassitérite doués de l'éclat adamantin, des nuances et de la dureté du minéral naturel. Peu. après, M. Daubrée, variant ses procédés expérimentaux et suivant la voie inaugurée par Sénarmont, soumet à l'action de la chateui rouge des tubes scellés, dans lesquels il a enfermé de l'eau et divers composés chimiques. Bien souvent, les.

corps auxquels il a appartenu l'ont élevé aux postes les plus brillants. Au commencement de sa carrière scientifique, l'Université lui a conféré le. décanat.de la Faculté des sciences de Strasbourg, et les dernières années de sa

appareils éclatent avec de violentes explosions, mais ceux

Section de minéralogie particulièrement, .on se soumettait

qui échappent à la destruction fournissent, de remar-

quables cristallisations. En 1860, M. Daubrée publie sur la question du méta-. morphisme un mémoire qui, alors, .a vivement appelé-rattention du monde savant et qui, aujourd'hui encore, doit être considéré comme un jalon indicateur du développement de la géologie à une époque déterminée de son histoire. L'année suivante, l'Académie récompense cet ensemble

carrière d'ingénieur ont été remplies par la direetion de_ l'École des Mines. A l'Académie, il jouissait d'une grande autorité parmi ses confrères; dans le sein de volontiers à sen influence. La sûreté de son jugement, l'aménité de ses manières, la fermeté de sa volonté, tempérée par une grande courtoisie, expliquent sa pré-. pondérance dans nos conseils. Pendant longtemps, nous sentirons le vide qu'il laisse parmi nous..

Adieu, cher confrère et maître. Reposez doucement après une vie noblement remplie au service de la patrie et de la science.

de travaux en appelant M. Daubrée au fauteuil laissé vacant par la mort de Cordier. Puis, la chaire de géologie au Muséum et celle de minéralogie à l'École des Mines lui sont dévolues. Dans ces deux établissements, le

Tome IX, 1896.

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