Annales des Mines (1896, série 9, volume 9) [Image 164]

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LES MINES D'OR DE L'AUSTRALIE

-LES MINES D'OR DE L'AUSTRALIE

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temps variant de 2 mois à 2 ans. Ce fut la fin de la grève.

Développement des mines d'or dans la province de Victoria.

Bien que la vie matérielle, sauf en ce qui concerne l'habillement, soit très peu chère, les salaires sont très

Jusqu'à présent, au point de vue de la continuité dans la production de l'or, la province de Victoria est la plus intéressante à considérer. Les districts _aurifères y sont nombreux, et on estime que plus du tiers de la superficie

élevés. Tii.1 mineur touche au moins 9 fr. 50 à 10 francs

par jour sur les mines d'or de Victoria, et 12 fr. 50 à Broken Hill ; pour les ouvriers d'art, le salaire varie de 12 à15 francs. Presque toutes les mines australiennes ont dans leur

histoire des grèves analogues à celle de Broken Hill. Cependant, malgré ces difficultés, malgré le taux élevé des. salaires de la journée de 8 heures, on voit un grand nombre d'exploitations donner des bénéfices, tout -en expleitant, à la profondeur de 1.000 mètres, des filons de quartz à teneur de 12 grammes d'or. Cela paraît surtout résulter du rendement très élevé de l'ouvrier australien. Le plus grand danger qui menace toutes les exploitations régulières consiste dans les exodes en masse qui se produisent parmi les travailleurs, lorsque quelque nouvelle découverte, dans une région encore inexplorée,amène ces fièvres de l'or qui sévissent périodiquement sur les pays aurifères. C'est ainsi que, récemment, dans un rush formidable, des milliers d'hommes se sont dirigés sur Coolgardie, dans l'Australie de l'Ouest. De nouvelles découvertes de l'or sont, d'ailleurs, toujours probables; les régions connues sont relativement peu grandes, et il existe d'immenses espaces qui n'ont jamais été explorés (g. 1, Pl. VIII). Seule, la province de Victoria est à peu près entièrement explorée, et cependant on y découvre chaque jour de nouveaux districts aurifères. De même, au nordouest de Victoria, dans les Barrier Ranges traversés pour la première fois par Sturt, en 1844, la présence de riches mines d'argent ne fut guère signalée qu'en 1880; et c'est seulement en 1883 que fut découvert l'énorme affleurement du chapeau de fer du gîte de Broken Hill.

du pays peut être considéré comme terrain aurifère. Aussi presque partout où se rencontrent des alluvions superficielles, le _sol a-t-il été fouillé par les prospecteurs; et, en une multitude de points, des chevalements jalonnent les

lignes des reets ou bien le cours des rivières tertiaires. Cependant deux régions sont particulièrement intéressantes dans la province de Victoria : la région de Ballarat

et celle de Bendigo. Chacune d'elles est comparable à Une région similaire en Amérique; la première, avec ses deep leads, ou alluvions tertiaires recouvertes de basaltes,

rappelle Grass-Valley; la seconde, avec ses nombreux filons, peut être rapprochée de Yuba. Ballarat et Bendigo datent de la même époque ; en '185'1,

partout s'étendait le bush, la brousse, dominée par les grands Eucalyptus, et les premiers prospecteurs qui établirent leurs tentes sur le creek Yarrowee qui sépare maintenant les deux cantons de Ballarat ne rencontrèrent partout qu'une vaste solitude. Depuis longtemps déjà Ballarat compte plus de 40.000 habitants, elles rues sont formées de magnifiques avenues plantées d'arbres que bordent des villas ou des cottages servant d'habitation aux ouvriers des mines. Dès l'origine, il a fallu se préoccuper de l'amenée de l'eau, tant pour les besoins des habitants que pour les moulins. Là, en effet, comme presque partout en Australie, l'eau faisait défaut, et les premiers venus Ballarat se rappellent le temps où l'eau se vendait plus d'un schilling le gallon. Il en a d'ailleurs été de même sur tous les centres miniers, non seulement dans Victoria, mais aussi dans la Nouvelle-Galles du Sud, dans l'Australie du Sud et, à

Tome IX, 1896.

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