Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 291]

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PROPRES A LA CONSTRUCTION DES MACHINES. 577

ÉTUDE SUR LES ACIERS

la machine réglementaire à essayer les métaux au choc, employée par l'artillerie , modifiée comme l'indique le dessin joint. Cette modification, dont le simple examen du dessin rend compte, n'empêche pas la machine d'être utilisée à la manière ordinaire, avec barreaux d'essai placés entre couteaux. Cette méthode comporte une opération qui peut paraître délicate, celle qui consiste à entailler la barrette, sur ses quatre faces, au burin. Néanmoins, les résultats obtenus sur un grand nombre de barrettes provenant d'une même fourniture, sont assez concordants pour qu'il n'y ait pas à redouter des causes d'erreur à cet égard (*). Il convient de remarquer que cette nouvelle méthode est beaucoup plus simple et plus rapide, au point de vue des recettes, que toutes celles usitées par ailleurs et que les machines de choc actuelles s'adaptent très facilement à ces nouveaux essais. En possession de cette méthode, nous avons pu classer les aciers, d'après leurs fragilités respectives, et étudier, ensuite, l'influence de la trempe, du laminage, du corroyage, du recuit, etc. (*) En t'ait, il suffit pour se mettre à l'abri de tout aléa de prendre les précautions suivantes

l° Tracer avec une pointe le contour de l'entaille sur

les

quatre faces ; 20 Amorcer l'entaille avec un burin ordinaire quelconque ; 3° Limer légèrement sur les quatre faces pour faire disparaître

les bavures; 40 Terminer l'entaille avec le burin d'épreuve. Ceci fait, s'assurer que le taillant épouse exactement l'entaille,

la partie plate du burin s'appliquant sur la face du barreau.

Vérifier, bien entendu, que le burin d'épreuve est bien calibré et le remplacer par un burin neuf si .l'usure est appréciable.

Ces précautions, très importantes à ne pas perdre de

mais fort simples, en somme, suffisent pour obtenir des résultats remarquablement constants pour une qualité donnée d'acier.

VI.

DES EFFETS DU CORROYAGE.

Nous n'entrerons pas dans le détail des nombreux

essais que nous avons effectués, et nous nous bornerons, dans cette étude sommaire, à en dégager la conclusion. Nous dirons seulement quelques mots des effets du corroyage, parce que ce traitement peut avoir, dans cer-

tains cas, une influence considérable et comparable à celle de la trempe, -quant à l'énergie des modifications apportées à la texture du métal. C'est ainsi que des barrettes de choc, traitées par la méthode que nous avons indiquée plus haut, donnent des résultats bien différents, suivant qu'on les prélève ,dans le lingot, dans le bloom, ou dans la pièce de forge -

faite aux dépens du bloom.

En général, le métal forgé devient beaucoup plus

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homogène, ce qu'on reconnaît non seulement au grain, mais à la régularité des phénomènes d'allongement et de striction aux essais de traction:Par ailleurs, la résistance au choc est notablement augmentée. Comme on le voit, le travail du forgeage contribue, dans une large mesure, à améliorer le métal, à la condition toutefois d'être conduit avec les précautions nécessaires et d2être toujours suivi d'un recuit à la température de la transformation du grain, c'est-à-dire entre 900 et 950 degrés. Par contre, à mesure que le bloom demande plus d'étirage pour être amené à la forme voulue, les chaudes sont plus nombreuses, et le travail exige plus de précautions pour éviter les coups de feu. Aussi paraît-il difficile de formuler une règle précise à cet égard. Ce qu'on peut dire, c'est que l'étirage du bloom pourra Tome VIII, 1895.

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