Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 148]

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LAMBEAU SUE SSONIEN DE BIRIN.

LAMBEAU SUESSONIEN DE BIRIN Par M. J. BLAYAC , Collaborateur à la carte géologique de la France et à la carte géologique de l'Algérie.

A 60 kilomètres sud-est de Boghar se dresse le DjebelBirin (1.170) , massif qui s'élève de 400 à 500 mètres

au-dessus des atterrissements quaternaires des hauts plateaux d'où il émerge comme un îlot. Il est entièrement constitué par le suessonien et signalé comme tel par M. Pomel, dans la Description de la carte ge'ologique provisoire de l'Algérie, d'après quelques fossiles rapportés par M. Pierredon. Il est situé à 12 kilomètres environ de la longue bande suessonienne de Boghar-Sidi-Aïssa dont il n'est séparé que par les limons et les sables des plateaux. Cette der-

nière bande, étudiée à nouveau par M. Ficheur entre Boghar et Sidi-Aïssa et par nous plus à l'est, présente généralement une ou plusieurs couches de phosphate de chaux là où affleure la zone des calcaires tendres à silex (*),

Il importait à MM. les directeurs du service géologique d'Algérie de savoir si le lambeau suessonien, assez mal connu, de Birin, ne renfermait pas, lui aussi, de couches. à phosphate de chaux. Nous avons pu constater, dans une récente exploration, l'absence de ces dernières, mais les observations que nous avons recueillies nous paraissent assez intéressantes pour être publiées. Nous devons à l'obligeante

protection de M. le capitaine Bresse, chef du bureau arabe de Boghar, les facilités qui nous ont permis de (*) Voir Blayac, Description géologique des régions à phosphates de chaux, etc. (9° livr. 1894 des Annales des naines).

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mener à bien notre mission dans cette région fort isolée. De toutes parts, le Djebel-Birin, qui a un circuit de 40 à 45 kilomètres, est entouré par des limons ou des 'ables rouges très siliceux formant quelquefois de petites dunes. Ces dépôts quaternaires ou pliocènes reposent directement sur ceux du suessonien, qui est ici constitué par une masse calcaire distribuée en gros bancs réguliers, parallèles, et dont l'épaisseur peut être évaluée au minimum à 400 ou 500 mètres. Ces gros bancs sont à intervalles irréguliers séparés entre eux par d'autres plus petits un peu *plus tendres et qui ont offert moins de résistance à l'érosion. Ils forment un synclinal en fond de bateau, et dont les bords se relèvent avec une inclinaison bien plus accentuée au sud et à l'est qu'au nord et à l'ouest (20° à

30° au nord, 40° à 50° au sud). (La coupe schématique fig . 5, Pl. IX, et la carte au 1/400.000% Pl. 'VII,. expliquent suffisamment l'allure des couches). Les calcaires supérieurs du Dyr (Tébessa), du Dekma (Soukahras) , etc... , sont semblables à ceux que nous avons ici. Comme ceux-là, ces derniers sont très durs, à cassure vive, blancs et renferment des rognons de silex formant corps avec eux ; ils sont cependant plus cristallins. Les bancs moins durs et moins épais, qui séparent par intervalles les gros bancs calcaires, sont très chargés. en silex se détachant facilement. Ils présentent aussi les mêmes nummulites qu'à Tébessa. Nous avons rapporté Nummulites Rollandi , N. irregularis, N. Pomeli,

planulata, y. tenuilarnellata, etc. A signaler aussi la présence dans l'est de Thersiteaponderosa(*); il est impossible d'y retrouver les divisions si nettes que nous avons observées dans les calcaires du (*) Le type de cette espèce, décrit par M. Pomel, provient de Brin (voir Pomel, Association pour Pavane. des sc., Congrès de:

Toulouse, 1887).