Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 90]

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174 APPLICATION DE LA MÉTALLOGRAPHIE MICROSCOPIQUE

A LA FABRICATION DES -RAILS.

teneur en manganèse jusqu'à 0,80 0,90, avec un maximum de 0,06 de phosphore et de 0.07 de soufre. Malgré cette dureté, que bien des ingénieurs jugeaient dangereuse, on a pu régler la fabrication de façon à obtenir

quent, bien entendu, qu'aux aciers carburés, les seuls

une résistance au choc inespérée. Plus de 150.000 tonnes de ces rails avaient déjà été laminées en 1893 et se com-

portaient bien à l'usage. Bref, l'étude de la structure a déjà rendu de grands services pour l'amélioration de la qualité des rails. Mais, -à côté de la microstructure du produit fini, il faut aussi faire une place à la macrostructure du lingot initial. M. À. SAUVEUR appelle l'attention sur la concordance entre ses conclusions et celles du travail présenté par M. Osmond au même congrès (*). M. EL-M. HOWE pense qu'il ne faut pas laisser de côté l'examen des cassures. Les cassures suivent les surfaces de faiblesse et l'étude de ces surfaces, de leur distribution et de la grandeur de leurs mailles pour divers états des aciers et après divers traitements calorifiques, parait devoir être d'un incalculable profit (**). La relation entre la grosseur du grain et les propriétés mécaniques du métal ne serait plus exacte dans certains cas particuliers, notamment pour les aciers-manganèse dont le grain, tel du moins qu'on peut l'apprécier sur la cassure, est devenu plus grossier après trempe, tandis que l'allongement a énormément augmenté. (*) Ce travail était, à peu de chose près, la reproduction d'un

rapport présenté un an auparavant à la Commission des méthodes d'essai des matériaux de construction. (Note du traducteur.)

(') Il peut exister en effet, dans un même acier, plusieurs

réseaux de surfaces de faiblesse d'origines différentes et celui d'entre eux qui offre la moindre résistance à un effort donné cède naturellement le premier à cet effort. Mais la métallographie microscopique révèle tous ces réseaux. (Note du traducteur.)

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M. A. SAUVEUR répond que ses conclusions ne s'appli-

dont il ait eu l'occasion de s'occuper. La microstructure d'un acier fini est-elle affectée par la température de coulée et par la température à l'origine du laminage? Cela n'a pas été établi. Certainement ces deux facteurs ont une grande importance pour la qualité du produit : l'un influe sur la position et les dimensions des soufflures et l'autre sur leur soudabilité. Mais ils ne semblent pas agir sur la microstructure, si ce n'est indirectement en modifiant la température de finissage. M. H.-M. HOWE intervient de nouveau. Si un refroidissement lent et non troublé, à partir d'une température égale ou supérieure à x, produit la cristallisation (proposition I de M. Sauveur), le fait observé est-il le résultat du refroidissement lent lui-même ou de la température seule? Dans le cas où la seconde alternative serait la vraie, la proposition deviendrait beaucoup plus large. Est-il bien démontré que la température x soit abaissée par la présence du carbone et du phosphore (proposition III de M. Sauveur)? Nous voyons bien que la grosseur du grain augmente avec la proportion du carbone et du phosphore, mais cela ne prouve pas que le grain continue à croître plus longtemps pendant le refroidissement dans un miel: phosphoré que dans un acier pur ; le grain plus gros du premier peut être dû à une croissance plus rapide à la température maximum. Si le grain est d'autant plus gros que le refroidissement est plus lent (proposition V de M. Sauveur), n'est-ce pas là un corollaire de cette proposition plus générale, à savoir que le grain met un certain temps à atteindre les dimensions correspondant à une température donnée et les atteint avec une vitesse progressivement retardée (*)? (*) Les observations de M. Ilowe paraissent justes, et nous-