Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 37]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

68

SUR DES DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAMMABLES

son était dirigée vers le nord-ouest ou l'ouest, sous un angle de 25 à 35'; dans les niveaux inférieurs, elle était plutôt moindre. A une centaine de mètres au nord du

puits de la Nouvelle Mine, les schistes subissent un redressement brusque qui les rend verticaux avec une orientation nord-ouest ; c'est probablement à ce redressement qu'il faut attribuer l'interruption ou la déviation du filon dioritique et du filon métallifère précisément dans lamême région. A 300 mètres plus au nord, cette perturbation locale disparaît ; les bancs de schistes et de grès reprennent l'allure ondulée, avec inclinaison modérée vers l'ouest, qu'ils présentent d'ordinaire au voisinage de la zone métallifère' du filon.

Les schistes de Rennes sont recouverts au sud par les schistes rouges de Pontréan, bien visibles dans les hauteurs de Laillé. Rien ne permet d'affirmer, quant à pré-

sent, que le filon métallifère se prolonge dans ces schistes ; on y a seulement observé à la butte de Caran,

à 1.100 mètres environ au sud du puits du Midi, un affleurement de diorite, qui paraît représenter la continuation du filon de la même roche connu à Pontpéan. C'est da moins ce que semble prouver une recherche exécutée en 1871, à 760 mètres au sud du puits du Midi, dans l'alignement de l'affleurement de Caran ; cette recherche a constaté la présence de la diorite en ce point,

mais elle a été arrêtée par l'abondance des eaux avant d'avoir abouti à aucun autre résultat. Diorite. - La roche éruptive qui a joué un rôle préparatoire si important dans la formation du filon métallifère de Pontpéan, semble devoir être considérée comme une diorite, mais elle se rapproche beaucoup, au point de vue de la structure, des diabases si abondantes dans la région nord de la Bretagne. Étudiée au microscope, elle

SURVENUS DANS DES MINES 'MÉTALLIQUES.

69

se montre composée principalement d'oligoclase et de hornblende , avec un peu de fer titané , de pyrite et de sphène. Les parties altérées contiennent souvent de la chlorite et de la calcite. Cette roche a subi une décomposition très intense dans les zones voisines de la surface; elle s'est transformée alors en une masse argileuse grise, piquée de points verdâtres, très tendre et presque imperméable. La décomposition était plus avancée dans les parties métallifères, .Sans doute parce que la sulfatisation de la pyrite avait contribué à l'accélérer. On avait cru constater, à une certaine époque, qu'elle était beaucoup plus accentuée au toit de la glaise bleue qu'au mur ; mais les différences .observées à cet égard s'expliquent par l'action de la faille, qui a rejeté en profondeur, du côté du toit, des zones qui se trouvaient antérieurement à une profondeur moindre et qui avaient subi, par suite, l'altération superficielle avec toute son intensité. Plus bas , on trouve aujourd'hui la diorite du toit tout aussi dure et compacte que celle du mur. La diorite ne semble avoir exercé sur les schistes et quartzites encaissants aucune action métamorphique appréciable.

.Est-ce à la diorite qu'il faut rattacher une roche « à pâte compacte, d'un gris blanchâtre , renfermant des

noyaux pyramidaux de quartz », que Durocher dit (note manuscrite du 11 décembre 1854) avoir vue au 130 ou au 14e niveau, à 250 mètres au sud du puits des Députés et qu'il qualifie de porphyre quartzifère ? S'agirait-il d'un bloc de véritable porphyre quartzifère empâté dans le terrain tertiaire, au contact duquel se trouve le filon au point indiqué par Durocher ? Il est impossible de le dire aujourd'hui; si l'observation de Durocher est exacte et si elle se.rapporte à une roche en place, elle constitue le seul exemple de la rencontre, dans les travaux de Pontpéan d'une roche éruptive autre que la diorite.