Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 36]

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SUR DES DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAMMABLES

complètement écrasée et reconnaissable seulement par les débris de l'ancien boisage empâtés dans une masse argileuse. Dans les niveaux situés au-dessous du fond du bassin

tertiaire, l'entretien de la galerie au filon est un peu moins difficile ; cependant la poussée due au tassement des remblais est encore telle qu'il y a avantage à conserver les galeries latérales. Toutes les fois qu'on a

voulu, à diverses époques, abandonner ce système, soit par économie, soit pour accélérer l'avancement, on s'en est mal trouvé et on a dû revenir à l'ancienne méthode. Le traçage au mur présente en outre un avantage un peu secondaire aujourd'hui, mais qui a eu son importance à une époque où les moyens d'épuisement étaient insuffisants. Le remplissage du filon est très perméable ; les schistes du mur le sont fort peu ; on peut donc y exécuter un développement considérable de galeries sans être

gêné sérieusement par les eaux. On ne reçoit celles-ci en abondance qu'après l'exécution des coupements, c'est-àdire à un moment où l'on a pu monter à loisir une reprise

de pompes et se tenir prêt à toute éventualité. C'est

ainsi qu'on a entrepris, en 1870 et 1875, la préparation du 24' et du 27' niveau, travail qui autrement aurait été impossible avec les moyens d'épuisement dont la mine disposait à cette époque. La venue d'eau a beaucoup varié à Pontpéan suivant le développement des travaux vers les deux extrémités du filon. Les recherches du 20' nord et du 27' sud ont, en effet, provoqué des venues d'eau considérables qu'on a dû arrêter en exécutant des serrements solides sur ces deux niveaux. Dans les diverses périodes où les travaux ont porté seulement sur la région métallifère du filon, l'épuisement s'est maintenu aux environs de 3 mètres cubes par minute, sans augmentation bien sensible avec la profondeur.

SURVENUS DANS DES MINES MÉTALLIQUES

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Structure générale du gîte.

Le filon de Pontpéan est une réouverture d'un grand filon de diorite qui coupe

lui-même les schistes archéens (schistes de Rennes) après le dépôt du remplissage métallifère, à une époque peut-être de beaucoup postérieure, la cassure s'est ouverte

de nouveau et ce Mouvement a donné lieu à un rejet considérable , correspondant à la fois à un glissement horizontal et à une descente du toit sur le mur. Ce dernier mouvement est mis en évidence par l'existence, du côté du toit (côté de l'est), d'un bassin tertiaire en contact immédiat avec le remplissage du filon ou avec ses roches encaissantes, diorite ou schiste. Il a eu pour conséquence le broyage de certaines parties du remplissage métallifère et la production d'une veine d'argile tenace,

d'un bleu noirâtre, contenant de petits fragments du remplissage et désignée par les mineurs sous le nom de glaise bleue.

Dans les niveaux supérieurs, la régularité d'allure de la glaise bleue et la netteté de ses caractères étaient des plus remarquables ; cette veine argileuse, épaisse de 0"1,01 t 0m,10, représentait presque rigoureusement une surface plane. Au-dessous du bassin tertiaire, la faille est un peu plus ondulée ; son remplissage est plus épais, plus fragmentaire, moins plastique. Néanmoins, cette faille constitue dans son ensemble un véritable plan de comparaison auquel on peut rapporter les autres parties du gîte.

Allure des schistes. Les schistes de Rennes, qui forment la roche encaissante du filon dioritique et souvent aussi du filon métallifère, sont formés dans cette région de bancs assez minces, alternés, de schistes d'un gris ver-

dâtre et de quartzites souvent très durs. Ces bancs sont ondulés ; leur inclinaison est variable, mais généralement modérée.

Dans les niveaux supérieurs de la mine, cette inclinai-