Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 269]

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530 GISEMENT DE PYRITE ARSENICALE AURIFkRE.

minerais de surface oxydés, où l'or pouvait être à l'état. natif, jusqu'à ce qu'ils rencontrassent les minerais sulfureux et arsenicaux dont le traitement difficile les a arrêtés. On voit ici une nouvelle preuve de l'expérience bien connue des Gaulois dans le travail des mines, et elle m'a paru particulièrement intéressante à citer parce qu'elle montre qu'a une époque reculée on a su reconnaître et exploiter des gisements métalliques dans cette région occidentale de la France, actuellement considérée comme n'en renfermant qu'un très petit nombre. Les excavations sont située, à flanc de coteau, à l'est de Saint-Pierre-Montlimart , entre l'église de ce village et le hameau du Petit-Montrevault, qui en est distant d'environ 500 mètres et dont les maisons bordent les deux côtés de la route départementale de Montrevault à Chalonnes. Elles s'étendent sur une longueur de près de 1.200 mètres, dans la direction générale du sud-ouest au nord-ouest. Elles ont la forme de grandes fosses elliptiques, le grand axe de l'ellipse étant orienté vers le Nord 60°-70° Est (magnétique). Les déblais sont rejetés à l'entour des fosses et particulièrement sur leur flanc sud. Les excavations les plus importantes sont comprises dans un triangle dont la base est la route de Montrevault à Chalonnes et dont les deux autres côtés sont la route départementale de Saint-Pierre-Montlimart à Beaupréau et le chemin de grande communication de Saint-Pierre à la Salle-Aubry. Ce sont les fosses du Verger et du châ-

teau, actuellement séparées par le chemin de SaintPierre au Petit-Montrevault. La fosse du Verger, comprise dans la propriété du même nom, forme aujourd'hui une pièce d'eau de 50 mètres de longueur sur 30 de largeur. Son bord septentrional, taillé presque à pic, montre bien les roches en place ; son bord méridional est formé des déblais de la fouille. C'est sur ce bord et dans ces

DANS LE DÉPARTEMENT DE MAINEET-LOIRE.

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déblais qu'on trouve le plus abondamment des échantillons de mispickel massif et de quartz blanc laiteux sillonné de veinules de ce minerai. La fosse du château a

plus de 100 mètres de longueur sur 60 de largeur; le fond en est marécageux. Ses déblais forment, au sud de la fosse, une butte considérable sur laquelle a été bâti le vieux château féodal ; ils sont composés de schistes

le quartz y est peu abondant et je n'ai pas réussi à y trouver du minerai. D'après la disposition des lieux, il ne

paraît pas douteux qu'autrefois les deux fosses ne devaient en faire qu'une, ayant plus de 150 mètres de longueur sur une largeur moyenne de 50 mètres.

A 15 mètres environ au sud-ouest de la fosse du Verger s'ouvre une autre excavation dont la plus grande longueur ne dépasse pas 30 mètres, mais dont la profon-

deur atteint plus de 18 mètres. Il paraît très probable que l'exploitation ancienne a porté sans interruption sur toute l'étendue comprise entre l'extrémité sud-ouest de cette dernière fosse et l'extrémité nord-est de la fosse du Château, c'est-à-dire sur une longueur de 200 mètres au minimum.

Au sud-ouest du triangle ci-dessus indiqué on trouve de petites tranchées superficielles, peu importantes, sur une distance d'environ 100 mètres.

Au nord-est, les fouilles se sont étendues jusqu'au .ruisseau de la Bellière, au delà duquel on ne retrouve plus aucun travail. Elles sont recouvertes de taillis touffus (Bois-des-Soeurs) qui en rendent l'accès assez difficile. Sur une longueur de 250 mètres, à compter du chemin vicinal de Saint-Pierre à la Salle-Aubry, elles forment deux lignes à peu près parallèles de petites tranchées peu

profondes, dont la plus septentrionale se termine par une fosse de dimensions notables. Sa voisine aboutit, à la hauteur du hameau Saint-Thomas, à une grande fosse, comparable comme dimensions à celles du Verger et du Tomc VII. 1895.