Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 268]

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528 GISEMENT DE PYRITE ARSENICALE AURIFÈRE

NOTE SUR UN

GISEMENT DE PYRITE ARSENICALE AURIFÈRE DANS LE DÉPARTEMENT DE MAINE-ET-LOIRE

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excavations, et des chroniques authentiques lui donnent comme constructeur Foulques Nerra, comte d'Anjou et comme date de construction l'an 1030. Mais quand on a étudié les anciennes excavations du Limousin et de la Marche, que M. Mallard a signalées et décrites en 1862 et dont il a démontré à la fois l'âge antérieur à l'occupa-

tion romaine, et le but qui était l'exploitation de l'or et de l'étain, on ne conserve plus aucun doute sur les excavations de Saint-Pierre-Montlimart elles doivent remonter à la même époque et être attribuées à des mineurs contemporains de ceux qui travaillaient dans

Par M. P. L. BURTHE , Ingénieur civil des mines.

ces régions du centre.

Quant au but de ces travaux, l'examen des minerais

M. Desvaux a signalé en 1834 (*) un gisement de pyrite de fer arsenical, au lieu dit le Petit-Montrevault, sur la commune de Saint-Pierre-Montlimart, canton de Montrevault, arrondissement de Cholet. Des excavations

à ciel ouvert ont été pratiquées sur ce gisement à une époque inconnue, mais assez reculée pour que tout sou-

venir ait été perdu de leur destination. M. Devaux les .attribue aux Gaulois, et, du fait qu'il y a trouvé un morceau de galène adhérent à la pyrite arsenicale, conclut qu'autrefois existait en ces lieux une mine de plomb ou

de plomb argentifère exploitée pour l'argent. Par une singulière contradiction, immédiatement après avoir émis cette hypothèse, il rappelle que les Gaulois ne recherchaient que l'or, le cuivre et l'étain. Ces excavations sont certainement antérieures à l'époque du moyen âge; car le château du Petit-Montrevault, dont les ruines sont encore très reconnaissables, a été bâti sur une éminence formée des déblais des (*) Statistique du département de Maine-et-Loire, p. 228-241.

et des quartz, qui sont encore abondants dans les déblais, m'a donné de suite à penser que le métal exploité était,

non point le plomb argentifère, mais l'or. Ces matières ont tous les caractères extérieurs des minerais arsenicaux aurifères exploités aux États-Unis et en Australie ; leur ressemblance avec les mispickels aurifères du Cantal est frappante. Les essais, faits au bureau d'essai de l'École des mines aussi bien que dans des laboratoires particuliers,

ont confirmé ce pressentiment : tous les échantillons de mispickel massif que j'ai recueillis ont rendu des quantités d'or variant de 5 à 310 grammes par 1000 kilogrammes. Même des quartz, où aucune particule métalli-

que ou minéralisée n'était visible, ont rendu à l'essai des traces d'or.

Dans aucun échantillon, je n'ai pu distinguer d'or à l'état natif. Je n'ai pas réussi davantage à découvrir la moindre trace d'étain ni par l'analyse, ni par les lavages à la pelle après grillage.

Je suis donc porté à croire que la destination de ces fouilles était l'exploitation d'un gisement aurifère dont les anciens mineurs ont enlevé les affleurements et les