Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 106]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

205

ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES

ET SUPERPHOSPHATES.

certain nombre d'autres solutions de sels minéraux, ou

-assimilation directe ; de même les nodules des Ardennes sont la plupart du temps épandus, après simple broyage, avec des résultats constamment reconnus comme aVantageux. Il en est tellement ainsi que la proportion de nodules

204

organiques : TENEUR en acide phosphorique-(par litre)

LIQUIDE DISSOLVANT:

NUMÉROS

d'ordre

1

12.août 1875

litre pour 20 grammes de craie grise

(début de Pexpé-

12 juillet 20 octobre 1876

1877

des Ardennes qui passe à la fabrication du superphosphate est bien moindre que celle réservée à l'emploi direct.

rience)

gr. 1

2 3 4 5 6 7

8 O

10 11

Eau distillée chargée de CO Chlorure de potassium (1é, dans 1.). . Sulfate de potasse Carbonate de potasse Azotate de potasse Chlorure de sodium Azotate de soude Sulfate d'ammoniaque Oxalate d'ammoniaque Ilumate d'ammoniaque Purin

.

0,002 0,002 0,001 0,006 0,001 0,001

.

.

I

0,145

0,008 0,007 0,003 0,001 0,008

0,001

0,003

0,801 0,002 0,001

0,088

0,001

Le carbonate de chaux de la craie grise a précipité à l'état insoluble la presque totalité du phosphore contenu à l'état soluble dans le purin. Les autres dissolvants n'ont dissous, pour la plupart, que des quantités insignifiantes de phosphate. Quant à l'action de l'eau chargée d'acide carbonique, elle a été absolument nulle sur la craie grise. Si oh rapproche ce résultat du chiffre donné dans le tableau de la page 197 pour la solubilité de l'acide phosphorique des scories basiques dans le même liquide dissolvant (86,6 p. 100) , la différence d'action des deux matières sur la végétation s'explique d'elle-même. .

Emploi direct des phosphates naturels. - Tous les phosphates naturels sont d'ailleurs loin d'avoir la même inertie que celui de la craie grise. Certains d'entre eux

sont employés avec succès , sans autre préparation qu'une simple mouture. Ce sont surtout les nodules du Gault qui avaient paru jusqu'ici être les plus aptes à cette

Essais récents de M. Grandeau. - Mais il y', a plus dans une publication toute récente('), M. Louis Grandeau, inspecteur général des stations agronomiques, vient de faire connaître des résultats obtenus dans ses cultures

avec diverses natures de phosphates. Des tableaux résumant cette étude, se dégagent des conclusions, que y. Grandeau poursuit d'ailleurs depuis bien des années déjà, qui tendent à donner la première place comme fertilisants, tout au moins dans certains terrains, aux scories basiques et aux phosphates naturels. Certaines qualités de phosphates naturels, réputées tomme complètement insolubles dans les dissolvants ordi-

naires, comme la phosphorite du Portugal par exemple,

ont donné des rendements constamment supérieurs à ceux des superphosphates. Je dois dire que ces résultats des cultures du Parc des Princes ont été faites dans un sol éminemment siliceux, très convenable par conséquent pour l'emploi des scories

et des phosphates naturels , défavorable au contraire pour les superphosphates, qui sont contre-indiqués dans ce genre de sols. Mais, même réduit à l'application sur des terrains similaires à celui où les expériences ont été exécutées, l'emploi direct des phosphates réputés les plus insolubles mérite d'être mentionné avec quelque détail. (*) Journal d'agriculture pratique, t. lI, 1894, p. 450 et suiv.