Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 85]

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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES

ET SUPERPHOSPHATES.

est en moyenne de 45 à 50 p. 100 dans les systèmes basés sur la lévigation.

lifères, se continuer pendant une longue série d'années sans amener un épuisement plus ou moins complet des gîtes. Il est assez difficile de fixer un terme à ces exploitations, vu l'incertitude des cubages et vu aussi les parties inconnues que l'abatage fait découvrir chaque jour ; mais dans leur ensemble, il est indéniable que les symptômes d'appauvrissement de ces gîtes colossaux, précurseurs de l'épuisement futur, se font déjà sentir. Il est donc temps que d'autres gîtes, laissés jusqu'à présent de côté, soit à cause de la présence du phosphore, soit à cause des difficultés des communications, soit enfin pour toute autre raison, puissent venir combler

H.

Scories phosphatées du convertisseur Thomas (procédé basique).

Le rapide développement Considérations générales. de la fabrication de l'acier basique (procédé Thomas Gil-

christ) , dans ces dernières années, attire particulièrement l'attention. Les conséquences en sont multiples et importantes. - Tout d'abord, ce perfectionnement va porter un nouveau coup à la fabrication du fer puddlé, passée déjà à un

rang secondaire depuis la découverte de l'acier Bessemer. Le fer puddlé est appelé à céder graduellement la place au fer aciéreux ou, pour mieux dire, au fer chimiquement pur obtenu par coulée directe, au moyen du convertisseur basique ; et ce, à un prix plus avantageux et avec une sécurité de fabrication incomparablement plus grande, tout en employant des minerais impurs délaissés jusqu'ici. Le procédé basique vient à son heure. Les minerais purs, les hématites sans phosphore ni soufre, si faciles à traiter par le procédé Bessemer acide ordinaire, comme celles de Bilbao, de Molda , s'épuisent visiblement. A Bilbao notamment, la teneur moyenne générale diminue,

l'humidité augmente avec l'état terreux du « Rubio ». Le « Campanile ,) n'est plus qu'un souvenir. On commence

à ne plus atteindre facilement la teneur de 50 p. 100 de fer considérée de tout temps comme le dernier minimum,

et certains acheteurs exigent à présent des garanties pour l'analyse à la réception des chargements. .Il est certain qu'une exportation, qui se chiffre annuellement, pour Bilbao seul, par environ 4 millions de tonnes, ne_ peut pas, quelle que soit la richesse des amas métal-

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les Vides qui se produiront dans la constitution des approvisionnements annuels qu'exige l'industrie sidérurgique.

La France est, on peut le dire, favorisée par les circonstances dans cette transformation des procédés de fabrication de l'acier. Les gisements de minerai pauvre oolithique et phosphoreux si développés dans le département de Meurthe-et-Moselle et dans le Luxembourg, prennent, grâce à l'extrême facilité de leur exploitation et au bon marché des combustibles sur place, une importance croissante. Nous reviendrons d'ailleurs sur ce sujet en examinant le tableau comparatif des divers pays pro ducteurs.

Enfin, la déphosphoration de ces fontes donne naissance à une scorie basique composée en majeure partie de phosphate basique de chaux qui, après broyage, est appliquée sur des terrains et dans des conditions bien définis aujourd'hui. Cette scorie constitue un engrais phosphaté de premier ordre, d'une application facile et dent le prix modéré met l'élément phosphore à la disposition de l'agriculture% un prix inférieur de moitié environ à celui payé pour ce même élément sous forme de superphosphate soluble dans l'eau ou dans le citrate. C'est nn premier pas 'dans la voie, d'ailleurs déjà entre-