Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 56]

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ET SUPERPHOSPHATES.

ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES

Travaux de Bischof. - D'après Bischof, la quantité d'acide carbonique contenue dans les eaux superficielles à la pression atmosphérique, dans les diverses parties du monde, est cinq fois plus forte que celle nécessaire pour tenir en dissolution la quantité de calcaire que renferment normalement ces mêmes eaux. Cette disparité devient probablement plus forte encore dans les eaux très chargées d'acide, comme celle de la Floride. Leur pouvoir dissolvant, même sans faire intervenir l'influence de la pression, est donc amplement suffisant non seulement pour enlever de grandes quantités de calcaire à l'état de bicarbonate soluble, mais encore pour dissoudre en même temps des quantités considérables de phosphate de chaux. D'après le même auteur ("), la marne phosphatée est

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Examinons maintenant l'action de l'eau chargée d'acide carbonique sur les phosphates. Je traiterai plus spéciale-

ment dans le chapitre III cette même action sur les phosphates industriels, notamment sur le phosphate des scories basiques. Je me bornerai, dans l'exposé que je fais en ce moment, à étudier la solubilité des phosphates naturels.

Solubilité du phosphate de chaux dans l'eau chargée d'acide carbonique. Bischof,, dans son Dictionnaire de Chimie géologique, donne la table suivante pour la

solubilité du phosphate de chaux dans l'eau saturée d'acide carbonique à la pression et à la température ordinaires

une des plus difficiles à dissoudre : 1 partie se dissout clans

6.828.000 parties d'eau. En ce qui concerne la solubilité du calcaire dans l'eau saturée d'acide carbonique, Bischof a opéré de la manière suivante : l'acide carbonique était produit par l'attaque du marbre, par l'acide --sulfurique. Un flacon laveur séparait l'acide entraîné ; on faisait ensuite arriver l'acide carbonique dans un flacon tenant la

matière à dissoudre 'en suspension dans l'eau. Après vingt-quatre heures on décantait, filtrait', lavait le précipité restant qui était pesé après séchage et calcination. Voici les pertes de poids constatées

PARTIES D'EAU

Craie

La même après 1 heure de passage du gaz. 2 heures Spath calcaire.

3 heures .

(*) Bischof. Lehrbuch, p. 231k et suiv.

d'eau nécessaires pour dissoudre 1 partie de phosphate

Apatite

Apatite vivement agitée dans le flacon.. . . Phosphate neutre artificiel, récemment précipité. . . . Même sel après dessiccation complète dans l'air . . . Phosphate basique artificiel, récemment précipité . . . Même sel après dessiccation complète dans l'air. Même sel après calcination Os calcinés exposés à l'air pendant plusieurs années et ayant déjà absorbé de l'acide carbonique Os de boeuf frais (raclures) Os fossiles, enterrés depuis au moins trente ans . . . .

393.000 96.570 1.503 2.042 1.102 (1) 5.432 13.115 2.823 (2) 4.610 (8) 5.400 (8)

1.333 parties d'après Lassaigne (Comptes rendus, t. XXIII, P. 1019). 1.509 Liebig (Ann. der Chem. und Pharm., vol. LXI, p. 128). (8) 0.014 Lassaigne. Journal de chimie médicale, t. HI, p. 11, et

Résultat des essais.

NATURE DE LA MATIÈRE TRAITÉE

NOMBRE DE PARTIES NATURE DU PHOSPHATE

pour dissoudre une partie de la matière essayée

1.000 990

1.099 989

3.149

t. IV, p. 539.

(4) 3.330

Sur des os enterrés en terre depuis 20 ans.

Cette table de Bischof montre que la solubilité du phosphate de chaux varie d'une façon remarquable suivant son origine.

A propos de la solubilité des os, Bischof ajoute « La quantité d'acide carbonique nécessaire pour dis« soudre les os n'est pas considérable, et dans les con-