Annales des Mines (1894, série 9, volume 6) [Image 270]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

TUBES INDICATEURS DU NIVEAU DE L'EAU

DES CHAUDIÈRES A VAPEUR.

robinets des montures inférieure et supérieure du tube.

forme générale et absolue que les purges méthodiques préviennent toute fausse indication des tubes de verre ; niais elles préviennent ou décèlent toute indication sérieusement défectueuse de la part d'un tube bien constitué et relié à la chaudière par des communications larges et courtes.

530

Ainsi faite, et pourvu qu'elle soit accompagnée des obser-

vations convenables, la purge est efficace pour déceler

une obstruction complète du tuyau de communication inférieur ; elle ne le serait pas nécessairement pour révéler une obstruction qui aurait son siège à la base du tube, comme par exemple, sur les croquis fig. 1 et 2 ci-dessus, une obstruction produite en À par le caoutchouc de la

NÉGLIGENCES DANS L'EMPLOI DU TUBE.

531

- Malheureu-

garniture ; dans ce cas, en effet, la purge donnerait en abondance de l'eau directement empruntée au tuyau de

sement, en l'état actuel du service de beaucoup d'usines, ni les purges ne sont faites aussi méthodiquement qu'il

communication inférieur, et d'autre part le verre montre-

conviendrait, ni elles n'ont lieu à intervalles de temps suffisamment réguliers et courts (*), ni même, il faut le dire, l'emploi général et la surveillance courante du tube de verre ne sont toujours assez vigilants. On trouve trop d'établissements où soit l'emplacement de la chaudière, soit les fonctions de l'ouvrier qui la conduit, se prêtent mal à une consultation suffisamment répétée du tube de verre ; parfois même le tube est plongé dans une obscu-

rait de l'eau une fois le purgeur refermé. Cet exemple suffit à montrer que la purge ainsi faite. ne pare pas à tous les risques d'erreur ; elle est surtout bonne pour amener, dans les tuyaux de communication et généralement dans l'ensemble de l'appareil, une chasse ordinairement propre à empêcher l'accumulation des dépôts.

Mais le meilleur procédé pour vérifier par la purge l'état d'un tube indicateur consiste à laisser fonctionner le robinet purgeur pendant deux phases successives, l'une pendant laquelle le robinet de la monture inférieure

est ouvert et celui de la monture supérieure fermé, l'autre pour laquelle ces deux robinets occupent les positions inverses. En opérant ainsi, et laissant dans chaque phase le robinet de purge fonctionner un temps suffisant pour être sûr de constater un phénomène permanent, on a une vérification de la liberté des communications de l'ensemble de l'appareil, aussi complète qu'il est possible de l'obtenir en marche. Cette vérification indique que les communications sont libres, en ce sens qu'elles ne sont bouchées nulle part; il n'en résulte pas la preuve qu'elles n'offrent nulle part d'étranglement, moins encore qu'elles ne présentent point de dispositions vicieuses résultant de leur tracé, de leur

longueur, etc. Aussi ne pourrait-on pas dire sous une

rité habituelle.

Les explosions par manque d'eau, ainsi qu'on l'a rappelé ci-dessus, se produisent souvent le matin, à la reprise du travail. Lorsqu'une chaudière au repos se refroidit, le niveau de l'eau s'y abaisse naturellement par suite de la contraction du liquide: accoutumé à ce phénomène, un chauffeur insuffisamment prévenu des dangers à craindre peut être tenté, à la suite d'une inter-

ruption de travail, de refaire son feu sans voir d'eau dans le tube indicateur et sans avoir vérifié d'une manière absolument certaine la position du niveau réel, comptant que l'eau va remonter dans le tube à mesure qu'elle se dilatera. Pareille manière d'opérer serait une (*) M. Sauvage enseigne aux mécaniciens de chemins de fer que le robinet de purge doit être ouvert au moins une fois toutes les heures (La machine locomotive, p. 68).