Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 290]

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574 ÉTUDES SUR LE BASSIN HOUILLER DU NORD

ET SUR LE BOULONNAIS.

(fig. I), le bassin de DOZIr n'est que le bord méridional de la grande cuvette, large et régulière dans son ensemble, qui forme le bassin houiller de Mons. Sud D'

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Coupe du bassin de Mons

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S, silurien.

DI, dévonion inférieur. D2, dévonien supérieur. C, calcaire carbonifère. HI, houiller inférieur (stérile). hh, couches de houille.

La saillie que montre la surface des terrains primaires au Blanc - Misseron est superposée à une partie de ce paquet ; si donc on cherche un lien entre la forme de

cette surface et l'allure des terrains paléozoïques, cette saillie indiquerait non pas un anticlinal ancien, mais seulement une partie moins dénudée de la nappe de recouvrement , et par continuité on peut se demander si la croupe qui prolonge cette saillie et qui suit le bord du bassin de Valenciennes n'aurait pas la même significa-

tion; dans cette hypothèse, cette croupe, au lieu de jalonner la place d'un anticlinal limitant le bassin, marquerait celle d'une longue traînée de roches anciennes superposées aux parties les plus profondes du synclinal houiller. De même alors, la dépression désignée sous le nom de pli de Dour, à 5 kilomètres environ au sud de la limite indiquée par les travaux actuels et par les cartes, au lieu d'indiquer le parcours d'un synclinal secondaire, suivrait le véritable thalweg de la grande cuvette houillère, celui dans lequel ont dû être conservées les couches

les plus récentes, les couches à gaz de la zone supérieure du Pas-de-Calais.

Ce n'est là qu'une induction un peu vague ; elle pose la question, ce qui est déjà quelque chose, niais évidemment sans prétention à pouvoir la résoudre. J'ajoute immédia-

tement qu'a un premier examen l'hypothèse semble si peu d'accord avec les faits d'observation, que je ne m'y étais pas arrêté. C'est seulement le remarquable travail que M. Briart vient de publier sur les environs de Fontaine-l'Évêque et de Landelies, dans le bassin de Charleroi (1, qui, en me montrant les faits sous un jour nouveau,

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Fig. I.

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m'a engagé à reprendre la question. M. Briart a mis en pleine lumière ce fait important : que la nappe de recouvrement (c'est-à-dire l'ensemble des terrains plus anciens amenés en superposition anormale au-dessus de la cuvette houillère) peut comprendre, elle aussi, des terrains houillers, arrachés au bord de la cuvette et charriés au-dessus

d'autres couches restées en place. La distinction entre ces deux systèmes de couches, d'origine différente, mais d'apparence semblable, devient alors très difficile à faire ; même quand elle est faite, on attache involontairement

moins d'importance à une faille qui met en contact le terrain houiller avec un autre niveau du même terrain qu'à celles qui le mettent en contact avec le calcaire carbonifère ou avec le dévonien. Ce sont comme deux catégories'

différentes de contact anormal ; et la seconde caractérisant en général la grande faille du bord du bassin, celle sur laquelle ont glissé les nappes de recouvrement, la première est naturellement attribuée à des accidents d'un autre ordre ou d'une importance secondaire. La continuité seule pouvait montrer qu'il en est autrement; c'est ce que M. Briart a fait pour Charleroi, et je crois que ses coupes peuvent s'appliquer sans modification au bassin de Valenciennes. Ce serait là tout l'ensemble des cou(*) Géologie des environs de frdnlaine-l'Évêque el de Landelies. par M. Alph. Briart, Liège, 1894.