Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 66]

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L'INDUSTRIE DU PÉTROLE

AUX ÉTATSUNIS D'AMÉRIQUE.

la compagnie principale des tramways funiculaires de

de pétrole à 60 cents permet de réaliser une économie de 15 p. 100 sur le charbon de l'Indiana et de l'Illinois

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Chicago.

A la raffinerie de Chicago les chaudières à vapeur, les stills étaient chauffés à l'huile lourde lors de notre visite. Le système est le même qu'avec l'huile brute, si ce n'est qu'on échauffe l'huile lourde pendant les grands froids en entourant les réservoirs par une enveloppe close dans

laquelle circule de la vapeur, ou en y faisant passer de la vapeur d'eau à travers des serpentins. Aux forges de South Chicago « fiolling mills » on fai-

sait usage d'huile lourde qui arrive par pipe-line de la raffinerie de \\Thiting; elle est échauffée par de la vapeur

circulant dans des serpentins intérieurs. A l'usine des tramways, on consommait de l'huile brute, et le directeur nous a déclaré qu'il était résulté une forte économie de la substitution du pétrole au charbon.

L'huile brute est à 0,835 de densité et l'huile lourde à 0,890. Elles s'équivalent sensiblement, comme valeur, pour l'emploi; d'ailleurs la « Standard company » ayant

à peu près le monopole pour l'huile de Lima règle

le

marché.

Il y a quelques années l'huile de Lima valait 10 et 15 cents le baril sur le lieu de production parce qu'on ne savait pas en retirer l'essence et l'huile pour éclairage; le magasinage et le transport portaient sa valeur à 35 et 40 cents à Chicago. Aujourd'hui que le pétrole de Lima fournit des produits lampants, son prix s'est élevé à 60 cents rendu à Chicago. Le residuum était inférieur comme prix, il y a

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mois, à celui de l'huile brute ; aujourd'hui leur valeur est égale, 60 cents environ le baril. A prix égal, le residuum est préféré, on admet que la chaleur est environ proportionnelle à la densité. D'après le directeur de la raffinerie de Chicago, l'huile

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dont on a donné les prix ci-dessus. D'après le directeur des forges de l'Illinois, il n'y aurait

pas un avantage très sensible à employer l'huile brute ou le residuum de pétrole au lieu de charbon, mais on y gagne, au point de vue du travail, par l'absence de fumée et la suppression du transport de charbon qui encombre et salit les ateliers. Sur demande plus précise de notre part, il reconnaît une économie sérieuse dans la maind'oeuvre et même il nous déclare que le chauffage des chaudières, qui exige quarante-quatre hommes avec le charbon, s'effectue par huit hommes avec le pétrole.

Enfin il ajoute qu'on peut considérer que trois barils d'huile sont l'équivalent de 1 tonne de bon charbon. S'il en est ainsi, il y aurait, aux divers points de vue, un grand avantage à substituer le pétrole de Lima à la houille aux États-Unis. Les forges de South Chicago sont très importantes : il

y a huit fourneaux à huit tuyères, de 280 tonnes par 24 heures ; trois appareils Bessemer de 12 tonnes. On y fabrique 2.000 tonnes de rails par 24 heures ; le minerai est l'hématite rouge du Lac supérieur et de la limonite. On consomme 2.000 barils de pétrole par jour. Le baril

d'huile brute pèse 288',54 en moyenne, celui du residuum 3121iv,06 en moyenne.

Le pétrole sert à la production de la vapeur, aux fontes, au réchauffage des blocs de fer et d'acier.

L'air et l'huile naturelle ou lourde sont introduits dans les foyers à température élevée, forges, verreries, etc.,

par un bec Bunsen de très grande puissance, dont la flamme est projetée dans la cavité de ces foyers. Une méthode préférable consiste à faire arriver la Hamme du bec Bunsen

par le fond d'une grille mobile recouverte

de fragments de briques réfractaires qui, sous l'action du