Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 231]

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456 .RELATIONS ENTRE LA PRESSION, LE VOLUME

presSion est disposée pour refouler le mercure à la fois dans le manomètre à air libre et dans une cavité d'où part un tube en cristal formant manomètre à air comprimé; la partie supérieure de ce tube contient le fluide en expérience, dont il s'agit de mesurer le volume à diverses pressions et à diverses températures. Pour réaliser une pression donnée, .on commence par défaire, dans le tube métallique du manomètre à air libre, le raccord situé immédiatement au-dessous de la cote à laquelle il s'agit d'amener le ménisque mercuriel, et à ce point l'on coiffe le tube d'un tube de cristal porté par un raccord métallique. Cela fait, il n'y a qu'à faire jouer la pompe de pression jusqu'à élever le ménisque à la hauteur correspondante ; les dispositions sont d'ailleurs prises pour qu'on puisse ajouter ou retirer directement du mercure à ce tube de cristal, de manière à amener exactement le ménisque à la cote voulue. Celle - ci était donnée,

au puits Verpilleux , par une marque faite sur un fil d'acier pendant dans le puits et tenu tendu par un poids constant. Tel est le système qui a permis à M. Amagat de graduer expérimentalement le manomètre à azote jusqu'à 430 atmosphères. Cela fait, le manomètre à azote lui a servi à étudier l'acide carbonique jusqu'à 400 atmosphères, depuis la température ambiante jusqu'à 1000. Il suffit de revenir au principe de l'appareil comparatif de Pouillet, c'est-àdire d'installer côte à côte sur la pompe à mercure le

manomètre à azote, et un tube analogue contenant l'acide carbonique. Ce second tube est entouré d'un manchon d'eau pour la production et la mesure des diverses températures. Pour mesurer, maintenant, les pressions supérieures à 400 atmosphères, ce procédé ne suffit plus. M. Amagat a eu alors recours à une méthode indirecte de mesure,

ET LA TEMPÉRATURE DE L'ACIDE CARBONIQUE.

.consistant dans l'emploi d'un appareil d'équilibre hydrostatique à pistons différentiels, réduisant dans un rapport

pression à évaluer. C'est le principe du manomètre différentiel dit de Desgoffe ; mais M. Amagat s'est connu la

préoccupé de perfectionner cet appareil en vue de la plus grande précision possible (Pl. III, fig. 4). Déjà M. Marcel Deprez avait amélioré le manomètre Desgoffe par l'em-

ploi de pistons libres ; M. Amagat a rendu ces pistons aussi libres et en même temps aussi étanches que possible, en faisant reposer le piston à grande face S sur une couche de liquide visqueux (huile de ricin), dont la

hauteur peut être maintenue constante au moyen d'une pompe régulatrice, et en noyant la tête du petit piston s, préalablement huilé, dans une masse de matière d'une suffisante viscosité (mélasse). Le piston différentiel ainsi

constitué peut recevoir des mouvements angulaires, en vue de vaincre les légers frottements du déplacement vertical, an moyen d'une tige m m' sur laquelle agit un levier à fourche que l'on voit sur le dessin d'ensemble de l'appareil figuré en H, Pl. IV, fig. 3. En comparant des instruments de cette espèce entre eux et avec un manomètre à gaz, M. Amagat s'est assuré que la régularité de fonctionnement de ces réducteurs de pression ne laissait rien à désirer. Une fois cette constatation faite, il lui était loisible de pousser les pressions jusqu'à des valeurs considéra-

bles, puisqu'il pouvait ramener la mesure des hautes pressions à celles de pressions accessibles aux méthodes de mesure précédentes. En fait, l'emploi du manomètre

différentiel lui a permis de revenir à la lecture directe d'un manomètre à air libre M (Pl. IV, fig. 3); si donc la méthode a nécessairement l'inconvénient de réduire la pression que l'on se propose d'évaluer, la mesure de la pression réduite a lieu du moins dans d'aussi bonnes conditions que possible.