Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 230]

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RELATIONS ENTRE LA PRESSION, LE VOLU.ME

pérature constante ; le gaz raréfié, d'abord contenu dans les deux boules, est ensuite réduit par l'ascension d'un piston mercuriel au volume de la boule supérieure seule. La grande difficulté réside dans la mesure exacte des pressions, à cause de leur faible valeur ; M. Amagat a employé un baromètre différentiel de forme perfectionnée, et pris des précautions extrêmement minutieuses pour rendre l'appréciation des différences de hauteur du mer-

cure aussi précises que possible.

Il a trouvé ainsi, le rapport y' étant égal à 2,076 PRESSION INITIALE

(en millimètres) 4,557 5,725 2,288

Pv

0,9972 1,0009 1,0010

Après discussion relative à l'approximation sur laquelle

on peut compter, M. Amagat conclut que les écarts,

positifs ou négatifs, de ces nombres par rapport à 1, sont de l'ordre de grandeur des erreurs dont il est impossible

de répondre, et que, nonobstant les inductions propo-

sées à ce sujet par M. Mendeleeff et M. Siljerstrôm, il ne croit pas que l'on soit à même de dire si l'acide carbonique présente un écart quelconque par rapport à la loi de Mariotte sous ces très faibles pressions. Pressions élevées; mesure des pressions. - Si main-

tenant, abordant la partie principale du problème, on se

propose d'étudier la compressibilité de l'acide carbonique sous des pressions importantes, on rencontre dès l'abord la difficulté de la mesure exacte de ces pressions. Cette difficulté ne peut être rigoureusement résolue.

d'une manière directe, que par la construction d'un manomètre à air libre de hauteur appropriée.

ET LA TEMPÉRATURE DE L'ACIDE CARBONIQUE. 455

Dulong et Arago, puis Regnault avaient ainsi envisagé

la question, et c'est pourquoi ils avaient installé leurs manomètres à air libre, célèbres dans l'histoire de la physique. Des colonnes mercurielles beaucoup plus élevées ont été établies depuis lors, par M. Cailletet d'une

part, et d'autre part par M. Amagat. Les installations de M. Cailletet ont été placées au puits artésien de la Butte-aux-Cailles, où la pression atteinte a été de 240 atmosphères, et postérieurement à la tour Eiffel. M. Amagat, après une première tentative au puits de la Béraudière, près Saint-Étienne, a installé, en 1878, deux grands manomètres à air libre, en tube d'acier, l'un à Lyon, entre le parc d'artillerie du quai Fulchiron et le fort Saint-Just (pression maximum, 108 atmosphères), l'autre au puits Yerpilleux, près Saint-Étienne (pressions comprises entre 80 et 430 atmosphères ). 11 a établi aussi, pour les pressions comprises entre. 26 et 80 atmosphères, un manomètre de même nature à la colonne des eaux de Lyon.

Le tube manométrique contenant la colonne de mercure se compose, dans les installations de M. Amagat, d'une suite de tronçons de tube d'acier, de 2 millimètres de diamètre intérieur et 5 millimètres de diamètre extérieur; la longueur de chaque tronçon est de 25 mètres au maximum. Chaque tronçon est raccordé au suivant

par un joint fortement serré TT' à rondelle de cuir (Pl. III, fig . 5 et 6); pour que la rondelle c soit comprimée entre des surfaces convenables et ne puisse en s'écrasant boucher le tube, les extrémités des deux tronçons successifs portent, vissées et brasées sur eux, des pièces terminales en fer qui s'emboîtent l'une dans l'autre, comme le fait voir le croquis fig . 6, et sont serrées l'une contre l'autre par un double écrou de bronze. A la base de l'appareil (Pl. III, fig . 5), une pompe de