Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 214]

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422 RELATIONS ENTRE LA PRESSION, LE

VOLUME

produits antiseptiques, à Villers-Saint-Sépulcre (Oise), la « Carbonique française » à Paris, et la Société du gaz carbonique liquide, à Bordeaux (*) États solides. Thilorier a montré que dans le jet gazeux qui s'échappe lorsqu'on ouvre le robinet d'un récipient de ce liquide, la température s'abaisse au point de solidifier une partie de l'acide. On a ainsi une neige blanche, qui se conserve à l'air relativement longtemps, et qui mélangée à l'éther sulfu-

rique donne, ainsi que Faraday et Thilorier l'ont fait connaître, un mélange réfrigérant de grande puissance. MM. Cailletet et Colardeau Cl ont étudié la température de cette neige et de ses mélanges avec divers

liquides, au moyen d'une pince thermo-électrique graduée par comparaison directe avec un thermomètre à hydro-

gène. Ils ont trouvé qu'à la pression ordinaire, la température de la neige est d'environ 600. En maintenant, sur une grande masse de cette neige, un vide presque complet au moyen d'une machine pneumatique et de l'action absorbante de la potasse, on abaisse la tempé-

rature à

76°.

Le mélange en pâte avec l'éther sulfurique aboutit à des températures plus basses : 77° à la pression ordinaire, et dans le vide

103° environ. Si l'on ajoute

peu à peu de la neige carbonique à de l'éther, elle

commence par s'y dissoudre, et la température la plus basse est obtenue à partir du moment d'e la saturation ; c'est donc au froid produit par la dissolution de l'acide carbonique dans l'éther, que MM. Cailletet et Colardeau (") Nous énumérons ces établissements par ordre d'ancienneté. (**) Cailletet et Colardeau, Étude des mélanges réfrigérants obtenus avec l'acide carbonique solide. Journal de physique, 2° série, t. VII, 1888, p. 430.

ET LA TEMPÉRATURE DE L'ACIDE CARBONIQUE.

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attribuent les valeurs particulièrement basses de la

température du mélange pâteux. Avec les dissolvants ci-après, on obtient les froids suivants Chlorure de méthyle Acide sulfureux Sulfure de carbone Alcool absolu Liqueur des Hollandais

82° 82° 74°

72° 60°

En faisant le vide sur un mélange de neige carbonique et de chlorure de méthyle ou d'acide sulfureux, ou encore en mélangeant, à la pression ordinaire, la neige carbo-

nique à du chloroforme, l'abaissement de température amène la congélation du dissolvant, et la masse se prend elle-même.

Cette neige n'est pas la seule forme de l'acide carbonique solide. Dans le tube en U de Loir et Drion, refroidi par une évaporation d'ammoniaque, une compression de

3 ou 4 atmosphères solidifie l'acide carbonique en une masse incolore et transparente, que la 'pression d'une baguette de verre divise en cristaux d'apparence cubique de 3 ou 4 millimètres de côté. De même, si l'on plonge un tube à acide carbonique liquide dans le mélange de neige carbonique et d'éther, l'acide carbonique se prend en une masse vitreuse. 2.

RECHERCHES EXPÉRIMENTALES ANTÉRIEURES A LA DÉCOUVERTE DU POINT CRITIQUE.

L'une des plus anciennes études Tension de vapeur. quantitatives auxquelles ce corps ait donné lieu, a été celle de la tension de vapeur du liquide. Voici quelquesuns des résultats obtenus en 1845 par Faraday (*) V) Philos. transact., 1845.

Jamin, Cours de physique, t.

ch. 11.

rt: