Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 194]

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PROCÉDÉS D'ESSAI

rapprocher du gonflement linéaire qu'éprouverait un bloc de ciment ayant 0'11,60 de dimension ; cette relation résulterait de quelques mesures de comparaison directes. C'est en partant de cette relation, peut-être contestable, qu'ont été calculés les gonflements p. 100 donnés dans les tableaux précédents. On a admis qu'un déplacement de 6 millimètres des pointes des aiguilles correspondait à un gonflement de 1 p. 100. Pour empêcher l'ouverture

du moule pendant le remplissage , on doit réunir les deux aiguilles par une cale que l'on n'enlève qu'après la fin de la prise. 11 est indispensable, surtout pour les produits à prise très lente comme les chaux, dont l'eau s'évaporerait ou s'égoutterait à l'air, de les immerger aussitôt moulés, sans attendre la prise. On peut le faire sans craindre aucun délayage en ayant soin de poser les moules sur une plaque de verre, et de les recouvrir d'une seconde lame de verre. On transporte les moules aussitôt remplis et enfermés entre ces deux plaques de verre, dans une cuve remplie d'eau. Aussitôt

la prise terminée sous Peau', on enlève les plaques ainsi que les cales des aiguilles et l'on commence les mesures. Cette précaution de laisser le ciment durcir sous l'eau est motivée par deux raisons : la première est que la prise à l'air, qui dépend dans une large mesure de l'égouttage, n'est pas la prise véritable et en diffère très inégalement pour différents produits. Ainsi, tandis que pour

les chaux la prise à l'eau est trois fois plus lente

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DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

d'épreuves à l'air que M. Tetmajer avait été conduit à penser que l'essai à l'eau chaude était sans valeur pour les chaux.

On peut se demander si le gonflement mesuré par ce

procédé et par celui des longues baguettes de MM. DurandClaye et Debray a la même valeur. S'il s'agissait simple-

ment de dilatation analogue à la dilatation thermique, c'est-à-dire s'effectuant également dans toutes les directions, il devrait nécessairement en être ainsi. Mais le gonflement est le résultat d'une infinité de petites ruptures qui peuvent se produire inégalement dans les diverses directions. Il semble a priori que ces ruptures doivent se produire dans les directions de moindre résistance, c'està-dire normalement aux surfaces libres en se propageant de l'extérieur vers l'intérieur. S'il en est réellement ainsi, le gonflement relatif sera plus important dans les directions de moindre épaisseur. Une baguette mince devrait proportionnellement s'allonger moins dans le sens de la longueur que transversalement. Les expériences ci-dessous poursuivies dans le. but d'élucider cette question montrent qu'en fait les différences d'une direction à à l'autre sont peu importantes. CYLINDRES

de 30.om

BAGUETTE RECTANGULAIRE

de hauteur

de in millimètres de longueur et de 10 millimètres de largeur

et 30mm

de largeur

que

la prise à l'air, la différence est à peu près nulle pour les ciments de laitier. En outre, l'imbibition par l'eau d'une masse poreuse plus ou moins sèche amène un certain gonflement de la masse qui peut même aller jusqu'à la désagrégation pour les produits insuffisamment hydrauliques. Cette précaution d'effectuer le durcissement sous l'eau est surtout indispensable pour les essais à l'eau chaude. C'est pour avoir laissé durcir ses galettes

Ciment additionnéde bdoeu5da,.,'100111g 0 l'eau

etSLongueur . Largeur .

Ciment radditionnégéda c l elp.iillOOndtee Ca 0 et S Longueur . immergé l'eau bouillante Largeur .

.

.

.

.

. .

p. 100

p. 100

3,3 3,1

6,2

1,17 1,4

.1,5

Dans le cas des cylindres, la résistance de l'enveloppe métallique suffit, malgré son élasticité, pour rendre le gonflement perpendiculaire à l'axe, moitié moindre que Tome IV, 1893,

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