Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 315]

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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

danger à se servir des lampes Dubrulle telles qu'elles

Progrès de la ventilation mécanique. Désespérant de porter remède aux dangers de l'éclairage et du tirage

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sont aujourd'hui. Elles sont tellement détraquées qu'autant

vaudrait se servir de lampes à feu libre; au moins on ne s'y fierait point. Il existe, entre le chapeau et le dessous de ce système de lampes, une ouverture d'un millimètre et même plus. Cette ouverture est plus que suffisante pour laisser passage à la flamme du gaz qui se met dans le tissu, ce qui met le grisou qui se trouve dans la taille en communication avec le feu de la lampe. » Enfin, à la fin de l'année 1861, un triste accident vint

clore le procès de la lampe Dubrulle et en amener la proscription définitive.

Fosse Villars, 30 octobre 1861 (Un tué, un blessé). Le 30 octobre, un jeune releveur fut tué dans la veine

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des mines, les exploitants continuèrent à porter tous leurs efforts sur la ventilation. Les deux ventilateurs , qui avaient été installés à Bayard en 1852 et au Verger en 1855, étaient, nous le savons, de faibles dimensions ; le premier avait été affecté aux fosses Ernestine et Mathilde, le deuxième au Chaufour et à une partie de Saint-Louis, comme nous avons d'ailleurs eu déjà l'occasion de le dire ; c'était plus que n'en pouvaient faire ces appareils peu perfectionnés et leur insuffisance s'était aggravée chaque année des développements sensibles de l'extraction. En 1861 les deux fosses Ernestine et Mathilde furent abandonnées et le ventilateur de Bayard affecté aux tra-

Lebret levant, à la fosse Villars; une explosion de grisou se produisit sur la cinquième voie, le brûla et l'asphyxia, en même temps qu'elle atteignit légèrement un ouvrier qui se trouvait 30 mètres plus bas sur la troisième voie. La lampe du jeune ouvrier fut retrouvée à côté de lui, ouverte, et les montants séparés du réservoir. Cette lampe était du système Dubrulle, et le malheureux imprudent avait employé, pour pouvoir l'ouvrir à sa guise, un artifice qui d'ailleurs était très en honneur à cette époque : il avait mis un bouchon d'étoupes dans le trou disposé à la naissance des montants pour recevoir la petite tige qui devait assurer la fermeture ; de cette manière la tige butait contre le tampon d'étoupes sans pénétrer dans son loge-

vaux de Turenne. Le ventilateur Guibal avait fait son apparition en Belgique et avait affirmé nettement sa supériorité incontestable sur tous les appareils connus à

ment, l'action du ressort était paralysée et la lampe pouvait être ouverte à chaque instant. Suppression de la lampe Dubrulle. - A la suite de

Où sont encore situés aujourd'hui les ateliers de Quillacq. Ces ateliers, en 1863, n'avaient pas de machine à Vapeur, c'était la machine du ventilateur du Verger qui les com-

cet accident, les lampes Dubrulle furent proscrites des travaux de la Compagnie et on revint d'une façon com-

une véritable servitude dont un rapport de l'époque

plète à l'emploi de la lampe Davy, dont la sécurité d'ailleurs devait encore être bien souvent mise en défaut.

ce jour. La Compagnie décida le remplacement du ventilateur Lemielle, du Verger, par un ventilateur Guibal de

5 mètres de diamètre, capable de fournir 14 mètres cubes à la seconde, et trois autres ventilateurs Guibal furent installés aux fosses Thiers, Jean-Bart et GrosseFosse.

Il y avait là un progrès sensible, mais le détail suivant va nous prouver combien toutes les questions qui concernaient le rôle des ventilateurs étaient obscures à cette époque. La fosse du Verger se trouvait près de l'endroit

mandait. Cette situation constituait pour le ventilateur appréciait justement les conséquences : « La courroie de

l'arbre de transmission de l'atelier de Quillacq occa-