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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
invention de Davy ; plus tard, vers 1830, ces craintes, que l'on osait à peine formuler à haute voix, car on ne connaissait pas de remède au niai, avaient amené l'essai de la lampe à double tissu, bien vite abandonnée à cause du peu de clarté qu'elle donnait. Depuis lors les travaux s'étaient développés beaucoup et avec eux l'intensité des dégagements grisouteux, et le mineur était resté exposé à ces dangers toujours croissants avec la lampe primitive de 1823. Et pourtant, à cette époque, la lampe Mueseler, dont la sécurité était très grande, commençait à se répandre en Belgique depuis un certain nombre d'années.
Historique de la lampe Mueseler. - La lampe Mueseler avait été inventée à Liège en 1841, par un jeune sous-ingénieur des mines qui lui avait donné son nom; mise à l'essai au charbonnage de l'Espérance, elle avait, cette année même, évité un accident redoutable. Un déga-
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que son poids assez considérable, la circonscription trop
bornée de l'espace éclairé, les fréquentes ruptures du verre, l'impossibité d'incliner la lampe sans l'éteindre (A). Sa conclusion avait été que la lampe Davy, à laquelle les ouvriers étaient habitués, pouvait, dans les conditions
où se trouvaient les travaux, être considérée comme suffisante, et son emploi conservé ; mais il conseilla à la Compagnie de mettre entre les mains de quelques-uns de ses porions des lampes Mueseler dont on essaierait de diminuer le poids et d'augmenter encore le pouvoir éclairant, et qui pourraient être d'une réelle utilité dans les quartiers d'exploitation particulièrement dangereux, ou pour rentrer dans une exploitation abandonnée à la suite d'un violent dégagement de gaz. La Compagnie pensa que c'était un mauvais moyen de vulgariser une nouvelle lampe de 'sûreté que de la confier aux chefs dont les fonctions, essentiellement différentes de celles du mineur, pouvaient très bien s'accommoder d'une lampe nullement pratique pour celui-ci. Elle objecta
ment instantané de grisou avait envahi tout un quartier d'exploitation où la lampe Mueseler était à l'épreuve; immédiatement toutes les lampes s'éteignirent, et les ouvriers purent gagner sans danger l'accrochage. Cet événement avait attiré l'attention sur la nouvelle lampe
gereux, ne serait d'aucune utilité, que les ouvriers ne l'auraient pas sous la main au moment voulu ou qu'en
de nouveaux essais àvaient été tentés dans un grand nombre de charbonnages belges, et le Gouvernement français avait résolu de faire faire également à ce sujet
lampe Mueseler et dirigea ses essais vers la lampe
des expériences pour lesquelles la Compagnie d'Anzin avait immédiatement offert ses chantiers. L'ingénieur en chef de l'arrondissement de Douai avait fait ces expériences dans le courant de l'année 1842, dans les fosses Pauline et du Chaufour, ainsi qu'au laboratoire de la ville de Valenciennes. Il avait reconnu à la lampe Mueseler l'avantage sur la lampe Davy d'une sécurité plus grande et d'un pouvoir éclairant plus élevé, mais
il lui avait aussi reproché quelques inconvénients tels
d'autre part qu'une lampe de sûreté, appelée à fonctionner seulement dans des cas exceptionnellement dan-
tout cas ils en ignoreraient le maniement. Bref, la Compagnie suspendit toute application de la Dubrulle.
Essais de la lampe Dubrulle. - Cette lampe, inventée en 1847, devait présenter un double avantage : elle était
(*) La lampe Mueseler coûtait 8 francs; elle pesait 1k.,263 et recevait en outre 63 grammes d'huile; la lampe Davy coûtait 4`,50, pesait (réservoir vide) 635 grammes et contenait 416 grammes d'huile.