Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 112]

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218. NOTE SUR UN NOUVEL INDICATEUR DE GRISOU.

flamme propre de l'alcool, jaune à la base avec une pointe très arrondie verte , bordée d'un liséré bleu. Cette flamme a 45 à 50 millimètres de hauteur pour 4 p. 100, puis s'élève jusqu'à 80 millimètres à 5,5 p. 100 et file jusqu'au sommet pour une teneur comprise entre 5,5 et 5,75, à partir de laquelle toute flamme disparaît dans le tamis, tandis que le mélange brûle avec une flamme bleue très pâle dans la. couronne à tamis pour s'éteindre au bout de quelques secondes. J'ai constaté que la hauteur du cône bleu jusqu'à 2,5 p. 100, est peu influencée par des variations même considérables de température ou de teneur de l'air en acide carbonique, tandis qu'il n'en est pas de même de la lueur, qui, généralement, augmente beaucoup en s'assombrissant avec la température, et diminue, quand la teneur en acide carbonique s'accroit. Ainsi, en faisant passer la température du mélange grisouteux de 17° à 37° C., je n'ai constaté qu'un allongement de 10 p. 100 environ dans la hauteur du cône bleu, et en ajoutant 2 à 3 p. 100 d'acide carbonique dans un mélange à 1,5 pour 100 de grisou, la hauteur du cône bleu n'a été nullement affectée. Comme, de plus, la pointe du cône bleu est plus facile à distinguer que le sommet de la lueur totale visible, j'adopte comme règle de prendre pour hauteur de l'auréole caractéristique de la teneur en grisou, celle de la pointe A. du cône bleu (voir, Pl. VI, l'auréole correspondant à la teneur de 1,5 p. 100). Pour les très faibles teneurs (moins de 0,5 p. 100) le cône bleu se distinguant assez difficilement de la lueur, on peut prendre la hauteur totale de lueur visible (surtout si la température ne dépasse pas 20° C.) et obtenir un résultat encore très exact. Quelle que soit d'ailleurs la teneur, on peut, en cas d'incertitude sur la hauteur du cône bleu, approcher de l'indicateur une lampe ordinaire dont l'éclat fait disparaître par contraste

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la lueur et ne laisse voir nettement que le cône bleu (à partir de 0,25 pour 100), dont on détermine ensuite plus ,exactement la pointe en écartant un peu la lumière. On peut ainsi, grâce à l'addition de chlorure de cuivre dans .l'alcool, voir d'assez loin les auréoles et observer l'indicateur dans un chantier éclairé par des lampes, tandis qu'avec de l'alcool ordinaire il faut une obscurité com-

plète et observer de très près

c'est là un avan-

age très appréciable pour la visite des travaux souter-

Pour des teneurs supérieures à 3 p. 100, il faut se .servir de la hauteur de la flamme propre de l'alcool, dont la détermination exacte est assez difficile ; mais comme, à

partir de cette teneur, le grisou est visible dans les lampes à huile ordinaires, et qu'un dosage exact n'offre

guère d'intérêt dans la pratique, je n'ai pas cherché à augmenter la précision de l'indicateur pour ces fortes te-

neurs, ce qui n'aurait pu être obtenu qu'au détriment de l'exactitude du dosage des teneurs habituelles inférieures à 2,5 p. 100.

Comme, dans la pratique, les fortes teneurs ne se rencontrent généralement que dans des cloches et confinent le plus souvent à de l'air peu chargé en grisou, on risque, dans la recherche du gaz dans ces cloches de passer très rapidement d'une faible teneur à une teneur élevée, et par suite l'auréole passe brusquement d'un cône bleu de quelques centimètres à une flamme propre d'al..cool d'une hauteur peu différente ; mais il est impossible de confondre celle-ci avec un cône bleu proprement dit, .d'abord à cause de sa forme et de sa teinte, ensuite en raison de la température élevée développée dans le haut de la cuirasse par les produits de la combustion dans les fortes teneurs.

Pour déterminer les hauteurs de cône bleu, lueur et flammes d'alcool correspondant à chaque teneur, je me