Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 94]

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SUR LA VENTE DES MINERAIS

ET DU SULFURE I'ANTIMOINE.

garde sa forme cristalline en prismes dont la longueur est très grande par rapport aux dimensions transversales, ce qui rend difficiles le classement par grosseur et le cri-

est un peu ferrugineux ; dans le second, il l'est moins, quoiqu'il le soit encore, mais la durée de l'opération est sensiblement plus longue et les pertes par volatilisation

blage. Ces diverses circonstances expliquent pourquoi la préparation mécanique des sulfures d'antimoine a été négligée en France (*), ou elle est réduite au passage des me-

Il serait préférable à tous égards de recourir à la voie humide, comme l'ont proposé Berthier et, tout récem-

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nus de mine sur un crible à secousses, mû à bras

d'homme. Il est peu probable qu'elle s'y développe et, suivant toute apparence, elle restera bornée au traitement de ces menus et des petites veinules de minerai massif, non triables à la main, qui sillonnent fréquemment les schistes au toit des filons. Elle ne présente plus, du reste, un intérêt bien vif depuis que les fondeurs français traitent des minerais pauvres à 0,07 et 0,08 de métal. C'est là un grand progrès dû à l'initiative de M. E. Châtillon, fondeur à Brioude. Pour qu'il portât tous les fruits que le mineur est en droit d'en attendre, il faudrait que mineurs et fondeurs tombassent d'accord sur des méthodes d'essai des minerais à l'abri de toute critique.

Les fondeurs anglais, qui emploient dans le traitement des minerais la méthode de précipitation par le fer suivent cette même méthode dans leurs essais. Elle est acceptable pour des minerais riches bien qu'elle donne des résultats variant de plus d'une unité, suivant qu'on emploie le fer à l'état de limaille mélangée au minerai et aux fondants ou à l'état de lame trempant dans le bain en fusion. Dans le premier cas, le bouton obtenu XVI.

(0) Parmi les essais tentés à l'étranger, on peut citer la préparation mécanique de la Lake George Antimony G°, au Canada (voyez : Arthur F. Wendt, Engineering et Mining Journal, du 3 décembre 1873).

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plus grandes.

ment, M. l'ingénieur en chef des mines Carnot (*). La voie

humide présente pour le fondeur cet inconvénient de ne lui fournir aucun renseignement sur la qualité du régule qu'il obtiendra du minerai essayé, lorsque ce minerai ne lui est pas encore connu; mais un essai latéral par voie sèche remédierait facilement à ce défaut. L'adoption de la voie humide, quelle que soit la méthode adoptée, entraînerait la fixation d'un déchet équitable à allouer au fondeur pour la perte au feu. Actuellement les éléments d'une pareille détermination font défaut. Je puis dire pourtant, d'après des essais contra-

dictoires faits sur des minerais de bonne qualité et de teneurs variées, que le dosage par voie humide suivant la méthode décrite dans la Docimasie de Rivot, donne des résultats supérieurs de 3 à 5 unités à ceux de la méthode de précipitation par le fer, suivant la richesse du minerai essayé.

Il est généralement admis en Auvergne que les petits entrepreneurs de mines ne peuvent exploiter XVII.

les filons de ce pays quand la valeur du sulfure liquaté est inférieure à 400 francs par 1.000 kilogrammes. D'après les conditions (XII) les fondeurs achèteraient le sulfure à ce prix lorsque le métal vaut environ 800 francs la tonne. Ce serait donc là la limite inférieure de la valeur que doit

avoir le métal pour être exploitable en Auvergne. Elle correspond à 32 par tonne anglaise, cours très bas et (*) Voyez : Annales des mines, mars 1892.