Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 93]

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. SUR LA VENTE DES MINERAIS

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ET DU SULFURE D'ANTIMOINE.

minerai à teneur 0; par V' la valeur d'une tonne de sulfure liquaté; par F les frais de liquation par tonne de sulfure et par T les frais de transport de la tonne de la la valeur de la tonne de minerai mine à la fonderie ; Cette tonne de misur le carreau de la mine sera YT. rendra à la liquation un poids (1 --I --° de sul)nerai

fure, k étant un nombre plus grand que l'unité, et ce 1) 0 poids de sulfure vaudra, sur le carreau, (I

-

(V F T). Le bénéfice de la liquation sera

(V F ii

ou, en posant V

donc

T),

m étant un nombre plus grand que l'unité,

[(1

1),%

(T

On voit que la première condition qui doit être remplie pour qu'il y ait bénéfice est que la relation

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I) 0

effectuée, était donc en général contraire aux intérêts de l'exploitant qui aurait eu tout avantage à vendre ses minerais riches. Quant aux minerais pauvres, à teneur de 30 p:100 par exemple (valeur de 0 pour laquelle 27t

va-

rie entre 0,22 et 0,35), leur liquation ne donnerait de bénéfices certains que si elle était effectuée dans des appareils bien construits et munis de chambres de condensation.

Berthier avait été si frappé de la grandeur des pertes à la liquation sur les mines de la Licoulne (HauteLoire) qu'il proposait, dès 1817, de lui substituer la préparation mécanique. Son conseil n'a pas été suivi. Les XV.

tâcherons exploitants n'avaient ni les moyens pécuniaires, ni les connaissances techniques suffisantes pour installer

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soit satisfaite. On a vu (V) que, pour 0=50, le valeur de varie entre 0,45 et 0,60, la moyenne étant 0,571. Il s'ensuit que, pour être liquaté avec bénéfice, un minerai à 50 p. 100 ne devrait pas subir à la liquation une perte supérieure à 17,8 p. 100. On peut affirmer qu'en Auvergne cette en condition a été rarement remplie dans la liquation la pots chauffés au four et qu'elle ne l'était jamais dans était liquation en plein air. Cette opération, telle qu'elle

un atelier de lavage. D'autre part, ni les fondeurs, ni les propriétaires des mines n'avaient intérêt immédiat à les guider dans cette voie ; les premiers préférant trai-

ter le sulfure liquaté, matière pure et de composition régulière ; les seconds préférant acheter ce sulfure à leurs

fermiers tâcherons à prix fixe (*) parce qu'ils connaissaient la valeur et la qualité du produit qui leur était livré sans contestation possible sur la teneur. Il faut ajouter que la préparation mécanique des minerais d'antimoine pauvres est une opération que rendent délicate la disposition ordinaire du minerai dans sa gangue et sa forme cristalline. Le sulfure est disséminé en aiguilles très fines dans une gangue dure qui est généralement un quartz bleuâtre ou presque noir. Pour l'en dégager, il faut broyer fin, et, comme la matière utile est très fragile, ce broyage donne beaucoup de boues. Le sulfure, dans ses plus petits morceaux, (*) Environ 400 francs la tonne. Tome II, 1892.

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